Proposer un traceur moto extrêmement simple, aussi bien à l’installation qu’à l’utilisation ? C’est le défi dans lequel ce sont lancés, en 2016, un groupe de Lituaniens travaillant dans leur pays pour une société spécialisée dans les alarmes connectées pour maisons (Eldes) il y a 2 ans. L’idée leur vient en 2013 puis, 3 ans plus tard, ils décident de lâcher leur job pour fonder Monimoto, afin de pouvoir se mettre à concevoir des traceurs pour moto. Fin 2017, leur premier modèle totalement autonome sort en version final sous le nom de la société éponyme.
Il y a 4 mois, nous avons été contactés par ces derniers dans le but de nous proposer de tester leur premier modèle. Egalement, l’autre objectif était que je puisse leur faire des remontées si certains points me semblaient pertinents à améliorer.
Voilà donc maintenant un peu plus de 3 mois et 7500 km que je teste cet appareil au quotidien. J’ai eu l’occasion de voir ainsi son comportement dans un usage quotidien, lorsque je pars en vacances, et en cas de vol (simulé fort heureusement). Alors, est-ce que ce tracker moto tient ses promesses en termes de simplicité d’usage et d’installation ? C’est ce que nous allons voir dans cet essai !
Contenu du coffret
Le tracker GPS Monimoto arrive dans un petit tube en carton qui contient :
- 1 appareil Monimoto. Ses dimensions sont de 126 mm de long sur 35 mm de diamètre.
- 1 clé Monimoto faisant 52 mm de long, sur 30 mm de large et 10 mm d’épaisseur.
- 2 attaches en plastique.
- 2 piles CR123A pour l’appareil Monimoto.
- 1 pile CR2032 pour la clé Monimoto.
- 1 carte micro SIM internationale.
Tout le nécessaire est donc fourni dans la boite, il ne manque plus que l’application à télécharger sur son smartphone.
Fonctionnement du Monimoto
Le Monimoto a été pensé pour une installation autonome, ne nécessitant aucun branchement ou modifications sur la moto. C’est pour cela qu’il fonctionne avec 2 piles.
Le principe de fonctionnement est simple. Si la moto est bougée plus de 8 sec ou bien déplacée, et que la télécommande se trouve à plus de 100 mètres de la moto (dans le cadre d’une zone dégagée, la distance est moindre dans une maison à cause des murs), le tracker moto envoie alors une première notification sur l’application pour signaler un mouvement.
Ensuite, 1 minute après la notification, le tracker vous appelle sur votre téléphone. Puis 2 minutes plus tard, il vous envoie les premières coordonnées GPS de localisation sur l’application. Ces coordonnées sont ensuite mises à jour toutes les 5 minutes si la moto continue à bouger, ou toutes les 30 minutes si la moto ne bouge plus.
Pour que le tracker sorte de son mode alerte, il doit se retrouver à nouveau à proximité de la télécommande.
Pour faire tourner toute cette technologie, le tracker Monimoto intègre plusieurs systèmes de télécommunication :
- Tout d’abord, il est doté d’un modem GSM 2G fréquences 900/1800MHz (appelé aussi Edge). L’intérêt du réseau Edge est qu’il couvre presque 100% de la France et de l’Europe afin de permettre au tracker de vous appeler quel que soit l’endroit où votre moto se trouve.
- Ensuite, il intègre 2 solutions de géolocalisation comme ce que l’on retrouve sur un smartphone avec :
- Un système de triangulation GSM u-blox qui permet de faire une première localisation rapide grâce aux antennes téléphoniques.
- Et un système de positionnement par satellites GPS qui intervient juste après afin de localiser la moto précisément à plus ou moins un mètre.
L’intérêt de ce système en 2 temps est d’accélérer la localisation et d’optimiser la consommation électrique du tracker en cas d’alerte.
- Enfin, pour communiquer avec la télécommande et le smartphone, le tracker intègre du Bluetooth 4.0, qui est un système de communication à faible portée très peu consommateur en énergie.
Car, ne l’oublions pas, tout le système fonctionne sur piles et il est essentiel de consommer le moins d’énergie possible pour ne pas devoir changer les piles régulièrement. Le fabricant annonce ainsi d’ailleurs 1 an d’autonomie pour le tracker moto et la télécommande (nous aborderons ce point plus en détail juste après).
Derniers détails à signaler, le tracker Monimoto possède la certification IP65, ce qui lui permet d’être résistant à la poussière et aux projections d’eau. Pour l’utilisation quotidienne et offroad de mon trail, c’est particulièrement pratique car ma moto en prend régulièrement plein la tronche entre la pluie, la boue, les passages d’eau… il vaut mieux que tout soit étanche à minima sur ma machine.
Concernant la clé, cette dernière est certifiée IP50. Elle est donc résistante à la poussière mais pas à l’eau. Après, comme la clé ne doit pas être fixée sur les clés de la moto ou sur le trousseau de clés de maison (pour éviter que le voleur ne le trouve trop facilement), ce n’est pas très gênant. Personnellement, je mets la télécommande soit dans une poche étanche de mon blouson, soit dans mon sac à dos.
Paramétrage de l’application et installation sur la moto
La mise en place du Monimoto se fait très simplement. On peut globalement décomposer l’installation en 4 étapes :
Etape 1 : On ouvre le boitier et la télécommande pour installer leurs piles respectives.
Etape 2 : On installe l’application. Cette application est compatible iOS et Android.
Pour iOS, il vous faut un iPhone 5S ou plus récent, le tout sous iOS 10.3.1 ou plus récent.
Sur Android, il vous faut un modèle intégrant du bluetooth 4.0 et fonctionnant sous Android 5.0 ou plus récent. Détail à signaler, Monimoto ne fonctionne pas avec la version Android 6.0 mais est OK avec les versions 6.0.1 ou plus récent.
Possédant un Samsung Galaxy S9+ sous Android 8.0.0, je n’ai eu aucunes difficultés à installer l’application Monimoto par le biais du Play Store.
Etape 3 : Il ne reste plus qu’à suivre les indications sur l’écran afin de jumeler le tracker à la télécommande et à son téléphone, paramétrer ses réglages selon ses goûts, et activer les notifications.
Petite astuce, pensez à vous créer un contact « Moni Moto » dans votre répertoire de smartphone afin de savoir au premier coup d’oeil quand votre tracker vous appelle en cas d’alerte. Le numéro étant assez bizarre, vous risquez sinon de penser qu’il s’agit d’un appel d’une centrale téléphonique pour vous vendre un truc dont vous n’avez pas besoin…
Etape 4 : Enfin, on passe à l’installation sous la selle qui est, au final, l’étape la plus rapide. Grâce aux attaches plastiques, il ne reste plus qu’à le fixer solidement sous la selle de sa moto et le cacher le plus possible.
Par contre, attention, soyez bien vigilant sur cette étape car il est impératif que le logo GPS situé sur une extrémité du tracker soit « vers le ciel », sinon le système ne vous offrira pas une précision maximum.
Et voilà c’est fait ! Il n’y a rien à brancher sur la batterie ou sur des fils électriques. Cela prend moins de 30 min pour tout mettre en place. Cette simplicité est très appréciable car cela rend accessible l’installation à tout le monde.
Confort d’usage au quotidien
Dans ma vie de motard de tous les jours, le système Monimoto se fait totalement oublier pour peu que vous ayez bien votre télécommande sur vous 🙂
Le système vous prévient tous les 1, 2, 3, 4… 30 jours (selon votre paramétrage) qu’il est toujours en bon fonctionnement, grâce à la notification que l’application nous envoie : « Votre Monimoto est prêt ». C’est rassurant et cela permet de garder une bonne visibilité sur l’état de surveillance du système. J’ai trouvé cela bien pratique lorsque je suis parti en vacances 1 semaine, laissant ma Tiger seule dans le garage à la maison 😀
Le seul regret que j’aurai sur cette notification est qu’il n’est pas possible pour l’instant de choisir l’heure à laquelle elle nous parvient. Cela pourra être sûrement corrigé par le biais d’une mise à jour de l’application.
Au final, ce système de couplage avec la télécommande permet de faire complètement disparaître le tracker qui s’active et se désactive automatiquement. Je n’ai jamais eu de bug à signaler sur ces 3 mois d’essai. C’est fiable et stable, que ce soit le tracker ou l’application.
Que se passe-t-il en cas de vol ?
Pour vérifier le bon fonctionnement du système d’alerte, j’ai réalisé 9 tests sur les 3 mois afin de voir s’il y avait des inconstances et/ou des améliorations dans la vitesse de génération de l’alerte.
J’ai pu ainsi constater que le Monimoto offrait une réactivité constante sur ces derniers mois.
En résumé, dès que la télécommande est hors de portée du traceur et que la moto est secouée ou en mouvement, le Monimoto se met à vous appeler et envoyer l’alerte au bout d’une minute. Puis 1 à 2 minutes plus tard, vous recevez les premières coordonnées GPS que vous pouvez afficher sur une carte.
Le système est totalement silencieux côté moto et l’on est la seule et unique personne à être notifiée par l’alerte. Aucune alarme ne sonnera, bloquera la moto, ou toute autre action qui pourrait révéler la présence du traceur.
Au final, le seul point qui me gêne sur ce tracker Monimoto est l’absence de paramétrage de la fréquence de rafraîchissement de la position GPS en cas de vol. Actuellement, c’est 5 min et rien d’autre.
J’aurai bien aimé pouvoir choisir une fréquence plus élevée (car il peut s’en passer des choses en 5 min). Là, il faut presque idéalement attendre que le voleur se soit arrêté pour pouvoir se rendre sur place. Cependant, je manque de statistiques et de connaissances sur les distances et le temps moyen parcourus par les voleurs après un vol pour dire si 5 min est trop long.
Ce point pouvant tout à fait être corrigé par une mise à jour, j’ai contacté la société par le système de tchat intégré dans l’application afin de leur proposer cette modification. Moins de 12h après, ces derniers m’ont annoncé qu’une mise à jour avec cette fonction était déjà en cours de développement et que cela devrait sortir pour Novembre ! J’étais ravi de l’apprendre.
Bien entendu, le but d’avoir une position rafraîchie toutes les minutes en cas d’alerte n’est pas de me lancer dans une course poursuite avec le voleur (car je ne suis pas de la Police), mais plutôt afin de pouvoir mieux suivre la trace du voleur et la communiquer aux forces de l’ordre de la manière la plus précise possible.
Et en cas d’oubli du badge à la maison ?
Ce genre d’oubli peut tout à fait arriver, surtout si vous avez plusieurs blousons. C’est ce qui m’est arrivé 2 fois. J’ai changé de blouson pour une balade cet été, et j’ai oublié de transférer la télécommande. 😅
Résultat, le système m’a très vite envoyé les alertes et les positions GPS « pour rien ». Heureusement, il est possible de mettre en veille temporairement le mode alerte dans l’application pour quelques heures.
Autonomie du boitier et de la télécommande
Après ces 3 premiers mois d’essai, j’ai pu avoir un premier aperçu de la durée de vie de ce système autonome. Et à ce jour, la batterie indique dans l’application comme étant toujours au maximum, que ce soit pour le traceur ou la télécommande.
Donc soit le système est ultra économe en énergie, soit l’indication de batterie sur l’application est trompeuse 😀 Je mettrai à jour dans quelques mois si la batterie tient moins que les 1 an annoncés.
Après, je l’ai déjà lancé en mode alerte 9 fois avec une dizaine d’envois de localisation. Par conséquent, il est très probable que les piles fassent un peu moins d’un an. En effet, Monimoto annonce que les 2 piles du traceur peuvent supporter jusqu’à 500 notifications de position avant de tomber à sec. Cela laisse de la marge pour localiser son trail en cas d’alertes.
Dernier point à signaler mais qui est assez classique dans le monde des objets connectés en 2018, lorsque la batterie de Monimoto est inférieure à 20%, on reçoit une notification sur son smartphone. Puis l’on en reçoit une seconde lorsque la batterie atteint les 10%. Mais vu le prix de 2 piles CR123A (moins de 6€ pour 2), n’attendez pas qu’elles soient complètement vides pour les changer ! Changez les piles dès la première notification, votre moto en vaut la peine.
Avec un changement de piles 1 fois par an, l’opération ne sera ainsi qu’une formalité très ponctuelle.
Prix, garantie et abonnement
Côté tarif, sachez qu’il faut compter 159€ pour vous procurer ce tracker Monimoto. Le produit étant très peu distribué pour le moment, il est possible de l’acheter directement sur le site du fabricant lituanien (et sur Amazon par le biais d’un revendeur anglais qui le vend sur Amazon France). Les frais de port sont gratuits.
L’appareil est garanti 2 ans comme tous les produits vendus sur le territoire européen.
A cela, il faudra ajouter un forfait de 36€ par an (soit 3€ par mois) pour permettre à votre Monimoto de vous appeler en cas d’alerte. On bénéficie de 2 mois gratuits inclus avec l’appareil avant de devoir payer pour une première année de forfait.
D’ailleurs concernant la micro SIM et l’abonnement, cela fonctionne dans toute l’Europe mais ce n’est absolument pas obligatoire de prendre la SIM et l’abonnement chez Monimoto. Vous pouvez tout à fait ne pas prendre cela chez eux et utiliser votre propre SIM. Cette solution peut être rentable chez certains opérateurs qui proposent une SIM gratuite lorsque l’on prend un abonnement internet fixe (je pense à Free notamment).
L’avantage de la micro SIM Monimoto par rapport à une SIM normale est qu’elle fonctionne simultanément sur plusieurs réseaux dans chaque pays pour avoir le meilleur réseau possible en permanence. Par exemple, en France la micro SIM fonctionne en même temps sur les réseaux Orange, SFR et Bouygues Telecom.
Le tarif est donc à mes yeux très raisonnable, surtout quand je vois le niveau de finition du tracker, la qualité de l’application et l’efficacité de l’ensemble. Les efforts de recherche et développement et la quête de la simplicité poursuivis par les équipes de Monimoto sont rétribués à leur juste mesure.
Vous pouvez acheter le Monimoto directement sur le site du fabricant : https://monimoto.fr/produit/monimoto-traceur-intelligent
Si ce produit vous intéresse, sachez que vous pouvez nous aider à financer le site, en cliquant sur le lien ci-dessous pour l’acheter. Nous récupérerons ainsi une petite commission sur votre achat sans que cela ne vous coûte quoi que ce soit ✌️
Le test du traceur GPS moto Monimoto en vidéo
Bien entendu, cette solution ne sera pas du goût de tout le monde. Certains trouverons cela trop léger en termes de fonctions et préféreront des solutions faisant bien plus de choses.
Je pense par exemple à la solution GeoRide qui est apparue récemment sur le marché et qui offre bien plus de fonctions pour un prix assez similaire.
Cependant, je pense que chaque solution trouvera son publique car tout le monde ne veut pas d'un appareil qui doit venir se brancher à la batterie et qui propose des fonctions sociales, de détection de chute, de suivi en temps réel de la moto, etc... et qui vient de plus, stocker toutes ses données de conduite sur des serveurs en ligne, dont la vitesse...
Certaines personnes (dont moi) souhaitent juste un tracker moto simple, sans prise de tête à l'installation et à l'usage au quotidien. Et pour ces personnes là, le Monimoto me semble idéal.
Il conviendra également bien aux personnes qui utilisent leur moto occasionnellement et qui ne veulent pas d'un traqueur qui draine la batterie pour cause de non utilisation prolongée de leur machine.
Le Monimoto est donc un produit à part qui trouvera ses aficionados parmi les ayatollah de la simplicité, tout comme d'autres motards préféreront le package total proposé par d'autres solutions.
Ces 2 types d'appareils visent ainsi 2 types de personnes bien différentes. Que demander de plus ? 🙂