Comme il en est souvent question lorsqu’on évoque le terme « Adventure », le critère multi-usages est primordial. Avec ce modèle X-D1, Nexx nous en fait une démonstration.
Voilà plus de 15 ans que la société portugaise Nexx conçoit des casques moto de tous types : des casques jet, des casques intégraux classiques, sportifs ou rétro, et un casque dual sport avec ce X-D1 qui est l’unique référence actuelle chez le constructeur. Après 3 mois d’essai, voici ce que j’en pense.
Pourquoi choisir un Nexx X-D1
D’abord qu’est-ce-qu’un casque dit Adventure ou Dual-Sport ? Et bien c’est tout simplement une version moins extrême qu’un casque enduro/cross, équipé d’aspects pratiques que l’ont retrouve habituellement sur des casques de la gamme Touring. En somme, le juste milieu pour un maximum de polyvalence.
Pour 2017, ce ne sont pas moins de 4 dénominations pour un total de 9 coloris unis et 14 originaux qui vous sont proposés. Comptez 399,95€ pour les premiers et 449,95€ pour les coloris optionnels, prix publics indiqués. Celui que nous avons reçu en test est le Canyon Rouge mais ne vous y fiez pas, le liseret est en réalité plutôt orange vif que rouge.
Il bénéficie du procédé de fabrication X-Matrix propre à la marque, c’est-à-dire un empilement de fibre de verre, de fibre organique, de fibre aramide et d’un renfort en carbone. Ce casque est disponible en 2 tailles de calotte et livré d’origine avec des pads qui permettrons de l’adapter finement à votre tête, et par conséquent d’améliorer son confort.
Son design avec le menton avancé et la présence d’une casquette ne laisse pas de doute sur ses prétentions en tout-terrain. Mais comme vous le voyez, ses éléments tirés de casques route comme un Pinlock 70 MaxVision, qui couvre la quasi-totalité de cette grande visière transparente, limitera grandement l’apparition de la buée vers l’hiver ainsi qu’en séance off-road dans les passages techniques par exemple.
Quant à la visière solaire foncée (80%) rabattable, elle complète avantageusement la casquette pour ne pas devoir batailler en baissant la tête afin d’éviter d’être ébloui pour le soleil.
Les points de ventilation sont modulables contrairement à un casque typé cross qui n’offre pas la possibilité de bloquer l’entrée d’air, et une large bavette est aussi présente pour limiter les remous du vent.
L’intérieur est en tissu Coolmax, antibactérien et anallergique, il est bien entendu démontable et lavable.
Optimisé pour les intercom et les caméras
Une pièce spécifique en plastique permet d’intégrer l’intercom optionnel de la marque (X-Com) et de ce fait il dispose bien sûr d’emplacements dédiés pour les écouteurs et même pour le micro à l’avant du casque. Notez que je n’ai eu aucun mal à y installer l’intercom Sena 10C tout comme le Cellularline Tour. C’est tout de suite moins « propre » visuellement qu’une solution intégrée mais c’est bon de savoir que cela reste possible pour ne pas avoir à « jeter » votre ancien intercom.
Ce qu’il en est à l’usage
Parlons confort et insonorisation
Son poids atteint un bon 1600 grammes full équipé (casquette et visière), ce qui n’en fait pas un casque spécialement léger mais c’est compensé par deux choses. Le bon équilibre général d’une part et sa bonne pénétration dans l’air d’autre part, pour en faire un casque agréable à utiliser au quotidien et notamment sur autoroute par exemple. J’y reviendrais par après.
Au passage, je précise qu’il taille plutôt grand et qu’il m’a fallu une taille en dessous de ce que je prends habituellement. Essayez-le en magasin ou choisissez la bonne taille en référence à votre tour de tête en centimètres, ça évite les erreurs.
Le confort d’un casque est quelque chose d’important et d’assez personnel. Le Nexx X-D1 ne laissera pas forcément une très bonne première impression de part ses mousses fermes, mais au fur et à mesure des semaines, le léger tassement des mousses apporte enfin un confort correct. J’avoue ne pas avoir été très emballé sur ce plan mais il a le mérite de tenir fermement en place, très bon maintien. Le revêtement des mousses est de qualité aussi mais ce n’est pas le plus doux que j’ai eu. Bref, je suis sur la réserve.
Avec la casquette en place, les remous du vent sont encore raisonnables et on peut rouler régulièrement comme ça sans craindre d’avoir la tête qui part dans tous les sens. J’ai même été agréablement surpris de voir à quel point Nexx a su maîtriser l’aérodynamique du casque dans cette configuration.
Mais avec l’extension de casquette installée, les choses se gâtent. Les remous sont plus importants et le moindre mouvement de tête vous fait d’autant plus ressentir sa prise au vent, lorsqu’on contrôle son angle mort par exemple, ou pire quand on regarde le beau rapace qui passe au dessus de nous ahah… normal !
On est très surpris de l’utiliser régulièrement avec la casquette et de voir à quel point on s’habitue à son inconfort relatif. Et le jour où l’on décide de la retirer, ce n’est plus le même casque, clairement. La polyvalence est bien au rendez-vous grâce à cette modularité qu’il propose, c’est aussi un vrai casque routier.
D’ailleurs en pratique, les changements de configuration sont simples et assez rapides à effectuer, c’est là aussi un bon point à noter. Seule l’extension de casquette nécessite l’usage d’un tournevis cruciforme alors que pour le reste c’est de la vis à main.
A savoir que même lorsque la casquette est en place, il est possible de manipuler les aérations supérieures du casque facilement, ça ne pose pas de problème ici.
La manipulation du système de la visière solaire se fait bien aussi mais le « cran » de verrouillage finit par s’user ou s’encrasser dans le temps (à voir en démontant), c’est dommage. Il n’aura fallu que quelques semaines (et des sorties off-road poussiéreuses) pour que le phénomène apparaisse ; Matthieu constate la même chose sur le sien.
J’ai également vu apparaître des rayures sur le côté de la visière (photo ci-dessous) mais heureusement elles ne sont que d’ordre esthétique puisqu’on ne les retrouve pas dans le champ de vision.
Point important pour un Dual-Sport, la ventilation
La ventilation mentonnière dispose d’un filtre grossier qui empêchera le passage des insectes et limitera celui de la poussière, surtout avec la grille de ventilation plutôt que celle à clapet. Cette mousse n’est pas assez fine pour filtrer plus que ça et c’est tant mieux, pour favoriser le flux d’air.
Suivant votre taille et si vous avez une bulle mi-haute ou haute, cette ventilation au menton n’apportera rien ou presque puisque tout le flux d’air est stoppé par la bulle de la moto à ce niveau du casque. Il faut rouler debout pour s’en rendre compte. Du fait, on peut sans problème rouler une bonne partie de l’année avec la grille totalement ventilée qui est fournie avec le casque pour apporter un flux d’air un peu plus efficace.
Les 2 ventilations supérieures permettent de garder un flux constant dans les larges couloirs d’airs que l’on distingue au fond du casque et on retrouve deux extracteurs à l’arrière du casque. Ces ventilations hautes peuvent s’ajuster sur 2 positions pour permettre d’avoir l’apport d’air juste suffisant sans créer de nuisances sonores inutiles. Je regrette cependant leur efficacité toute relative, on fait beaucoup mieux.
En utilisation off-road, il sera idéal d’apposer la grille ventilée au menton, d’ouvrir au maximum les ventilations hautes et même pourquoi pas de retirer la bavette pour apporter un flux d’air optimal.
Il vous sera aussi possible d’utiliser des lunettes de cross en lieu et place de la visière translucide d’origine pour les puristes. On a alors un flux d’air maximum !
Quelques regrets
Après toutes ces bonnes choses, il convient malgré tout de parler des petits bémols que j’ai pu relever.
Le premier concerne la présence d’une boucle double-D sur ce casque, qui même si elle est techniquement plus sécuritaire, elle devient vite très ennuyeuse lorsqu’on utilise le casque régulièrement en off-road. Il est fréquent de se poser brièvement après des passages techniques pour reprendre son souffle, pour aider un pote en difficulté ou pour échanger nos impressions tout bêtement. Mais avec ce système d’attache, il est très difficile de la manipuler avec les gants et on devra bien souvent les enlever avant de savoir se débarrasser du casque.
Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais lorsqu’on s’essouffle dans les chemins c’est vite usant d’avoir à utiliser une boucle double-D lorsqu’on est un habitué à la praticité de la boucle micrométrique, je vous assure.
Le deuxième, c’est que les années précédentes ce casque était muni du système d’extraction d’urgence des mousses. Seulement en 2017, Nexx n’a pas pu réutiliser ce système à cause d’une histoire de brevet. Pour faire simple, il était considéré comme trop proche de celui d’un concurrent, ils ont donc du le retirer de leurs casques. Un système propriétaire est en cours de développement et il revient sur son remplaçant pour 2018, le Nexx X-WED2.
Enfin, il faut savoir qu’il accepte mal les lunettes de vue pour ceux qui en portent. Ce n’est pas du tout optimisé pour, et avec les miennes c’est même presque impossible de les placer correctement et très inconfortable en fait. Après, c’est au cas par cas.
Heureusement pour moi, je porte régulièrement des lentilles pour ne pas être embêté.
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