Test du O’Neal Sierra 2 : un casque Adventure qui ne manque pas d’allure

Dans la liste des casques dual sport abordables, la marque américaine prend position avec son modèle O’Neal Sierra 2. Un bon moyen de découvrir l’univers mixte du Trail sans se ruiner pour s’offrir un casque secondaire ou même pourquoi pas son casque principal, tant ce modèle est de bonne facture.

Cela fait quelques mois que je l’emmène à toutes mes sorties route et tout-terrain au guidon de ma vaillante Yamaha XTZ 750. Il est temps de vous faire part de mon bilan sur ce modèle au look pour le moins affirmé, très typé enduro.

Présentation du casque O’Neal Sierra 2

Le O’Neal Sierra 2 est un casque qui a du style, un peu exubérant sur les bords. Et c’est d’ailleurs l’unique modèle intégral Adventure au sein de la gamme O’Neal puisque la marque met avant tout l’accent sur sa large gamme enduro/cross dont ce modèle est dérivé.

Afin de contenir les coûts de production, on est en présence d’un casque avec une coque externe en ABS disponible en une taille unique (du XS au 2XL). Ce qui explique le volume assez conséquent de celui-ci, pourtant en taille S. Suivant la finition, de très bon niveau soit dit en passant vu le positionnement tarifaire, le prix public varie de 169,99€ à 179,99€. Il est décliné dans pas moins de 9 coloris à ce jour.

 

Pour ce prix là, on dispose d’un casque équipé d’une casquette fixée par 5 vis en métal à manipuler avec une pièce de monnaie. Il n’est cependant pas possible de rouler sans casquette car c’est elle-même qui retient l’écran translucide en place. Ce dernier est livré avec un double écran Pinlock 30 anti-buée à installer soi-même, un bon point à noter malgré sa petite taille.

On retrouve également un écran solaire rabattable intégré que l’on manipulera avec le bouton coulissant, très ferme mais ergonomique, situé sur la gauche du casque. De quoi apaiser efficacement notre vision les jours de grand soleil, d’autant plus que celui-ci descend bien bas comme nous le verrons ensuite.

La jugulaire est de type micrométrique, toutes les mousses internes sont démontables et lavables (y compris les protections de la jugulaire et la bavette), et le calotin interne est en EPS à double densité.

Le O’Neal Sierra 2 est un casque assez lourd en main avec pas moins de 1 637 grammes en taille S sur la balance, Pinlock installé. Soit dit en passant, c’est pour ainsi dire le même poids que le célèbre casque en fibre Nexx X-D1 que j’ai pu tester par le passé (aujourd’hui remplacé par le X-WED2).

 

Du côté des aérations, on retrouve une entrée d’air manipulable à l’avant. Vous pourrez l’ouvrir ou la fermer avec la trappe extérieure, et utiliser le bouton à l’intérieur de la mentonnière afin de rediriger au choix le flux d’air sur la visière et votre bouche, ou sur la visière uniquement. Les entrées d’air sur le dessus du casque seront quant à elles ouvertes en permanence.

Les petites grilles sur les côtés font office d’extracteur d’air, mais ce sont surtout les deux grandes à l’arrière qui se chargeront d’évacuer l’air chaud de l’intérieur du casque afin de réguler votre température. Je remarque que les canaux sont assez peu creusés dans le calotin, ce qui bridera le flux d’air traversant le dessus du crâne.

 

Le casque est globalement bien fini pour un modèle de cette gamme de prix, rien ne choque bien au contraire. J’ai une très bonne première impression aussi bien sur son aspect extérieur que pour l’intérieur qui est très accueillant.

Maintenant que l’on a fait le tour de ce O’Neal Sierra 2, passons à l’enfilage, son confort et le ressenti à l’usage sur route ainsi qu’en tout-terrain.

Le test du O’Neal Sierra 2 sur le terrain

Usage sur la route

L’enfilage du casque me confirme que la taille choisie est la bonne, il taille donc tout à fait normalement, pas de surprise. Très vite, j’apprécie le confort qu’il procure notamment grâce à la bonne disposition enveloppante des mousses qui favorise un excellent maintient du casque sur la tête. Elles sont relativement agréables au contact de la peau et fermes juste comme il faut. Je peux même vous dire que, dans cette gamme de prix, c’est le casque le plus agréable que j’ai eu sur la tête sur ce point précis.

Je peux le porter des heures durant sans ressentir de gêne particulière à l’intérieur, pas de point de pression particulier, tout est suffisamment moelleux aussi bien au niveau des joues que du crâne. Les mousses de la jugulaire à fermeture micrométrique autorisent même un ajustement sur 4 crans afin de pleinement couvrir votre cou et éviter ainsi une gêne du mécanisme de la boucle. Bien vu.

 

Là où ce casque devient pénalisant, c’est sur les longues journées où son poids peut commencer à se faire ressentir, particulièrement si vous roulez à haute vitesse ou qu’il y a du grand vent comme ces dernières semaines. Si vous êtes du genre sensible des cervicales, ce casque n’est pas fait pour vous. Comme on peut s’y attendre, son volume assez massif engendre une certaine prise au vent lorsqu’on tourne la tête ou bien que le vent souffle de côté. C’est surtout le cas sur voie rapide où l’impossibilité de pouvoir rouler sans casquette devient pénalisant.

Cela dit en termes d’aérodynamique, j’ai paradoxalement été agréablement surpris par ce O’Neal Sierra 2. Il a en effet une bonne pénétration dans l’air pourvu qu’on ne tourne pas particulièrement la tête, et sa casquette bien solide ne s’avère pas aussi dérangeante que sur d’autres casques que j’ai pu avoir. Elle prend évidemment un peu le vent et cela se ressent comme pour n’importe quel casque dual sport, mais sa coupe est bien optimisée pour minimiser les désagréments et les mouvements de tête.

Notez d’ailleurs qu’elle n’est pas réglable en hauteur mais c’est très bien ainsi, puisque sa position est idéale pour vous protéger un minimum des projections en tout-terrain et du soleil, sans être trop haute au risque de prendre trop sévèrement le vent. Sur tous les casques dual sport que j’ai pu essayer, sans exception, la position haute s’avérait inutilisable tellement le casque vous tire sévèrement sur la nuque, et son aspect protecteur est fortement réduit. Ici, O’Neal a fait le choix de la figer « en position basse », là où elle apporte un maximum de confort et d’utilité.

 

L’écran principal du O’Neal Sierra 2 se veut très large afin d’offrir un champ de vision panoramique, ce qui est la spécificité de ce type de casque, et celui-ci ne fait pas exception. Il offre un premier cran d’ouverture très fin juste avant le verrouillage du bas (bien net) afin de laisser passer un filet d’air, puis 3 autres niveaux d’ouverture avec une résistance bien dosée.

On pourrait juste lui reprocher de ne pas s’ouvrir un peu plus encore afin de sortir davantage du champ de vision. Il se fait assez nettement remarquer, surtout avec le rebord présent au bas de l’écran qui est là pour rigidifier l’ensemble. Le bout de la casquette entre aussi un peu dans le champ de vision mais juste ce qu’il faut pour être efficace comme j’en parlais plus haut.

Pour ce qui est du Pinlock 30, sa petite taille fait qu’on le perçoit dans son champ de vision mais c’est assez minime du fait de la finesse du joint, on finit par l’oublier sans problème. Il pourra s’avérer gênant lorsque de la buée se forme tout autour, et là effectivement le champ de vision est considérablement réduit. Fort heureusement, cela n’arrive qu’à l’hiver ou si vous roulez de longues minutes à très basse vitesse avec la visière totalement fermée, ou que vous faites un arrêt sous la pluie en gardant le casque sur la tête. Le contraste de température crée rapidement un bandeau de buée et vous vous retrouvez alors avec la vision qu’offrirait le petit écran d’un casque sportif, rien de dangereux évidemment.

 

A l’inverse, lorsque le soleil pointe le bout de son nez, vous apprécierez le confort offert par l’écran solaire rabattable intégré à ce casque. D’autant plus qu’il descend au plus bas devant vos yeux, c’est parfait. A tel point qu’il pourra potentiellement venir vous toucher légèrement le nez suivant votre morphologie et l’angle du casque. La glissière qui gère le mécanisme étant particulièrement ferme à actionner, un peu trop même, autorisera un léger ajustement de l’écran solaire si vous souhaitez le remonter de quelques millimètres.

Du point de vue des aérations, je positionne le O’Neal Sierra 2 dans la moyenne pour ce type de casque, rien de folichon. Le flux d’air n’est pas très prononcé, la faute probablement au petit filtre en mousse à l’avant qui amène souvent un flux d’air un peu plus diffus et difficile à ressentir. Pour autant, on ressent bien un petit quelque chose tout comme au niveau des aérations supérieures du casque, bien que rien ne m’ait gêné en période hivernale alors que ces dernières ne peuvent pas se fermer. Bref, on sent effectivement qu’il y a une certaine régulation qui se fait à l’intérieur du casque mais ce n’est pas suffisant, surtout lorsque les températures extérieures remontent.

Il en est de même sur le plan de l’insonorisation, avec la bonne surprise de n’avoir que très peu de remous du vent perceptibles à l’intérieur du casque. Cela réduit les nuisances sonores les plus désagréables, celles qui génèrent facilement des acouphènes lors des longs trajets à 80 km/h et au delà. Gros point positif sur la bavette bien large et épaisse, elle s’avère très performante à l’usage. Rares sont les casques (de tous prix) à en avoir une comme celle-ci. Mais pas de miracle, il y a quand même un certain niveau sonore perceptible à l’intérieur qui n’en fait pas du tout un casque silencieux, ne vous y méprenez pas.

 

Le O’Neal est un casque qui a un design bien particulier avec beaucoup d’arêtes sur la coque, ce qui pourrait vous laisser sceptique sur sa capacité à recevoir une caméra d’action ou bien un système intercom. Sachant d’ailleurs qu’il ne dispose pas d’emplacements creusés à l’intérieur au niveau des oreilles pour y insérer facilement des écouteurs.

Pour autant, j’ai facilement pu y coller ma caméra vidéo Drift comme vous le verrez sur certaines images et séquences vidéo, ainsi qu’un intercom en utilisant le support à coller (le Dexter D1 Evo en l’occurrence). Les écouteurs peuvent prendre place pourvu qu’ils ne soient pas particulièrement épais et/ou que vous n’ayez pas de trop grandes oreilles. Vous risquez de les ressentir un peu mais cela ne m’a personnellement pas gêné outre mesure, c’est faisable. De quoi faire passer le temps et apprécier vos musiques préférées lors des longs trajets.

Le O’Neal Sierra 2 en tout-terrain

Pour ce qui est de l’utilisation dans les chemins, on se réjouit de pouvoir y passer très facilement un masque de cross. Je n’ai en tout cas aucun mal avec le Prov Vision Base sur ces images, et il y a de la marge. C’est un certain confort en termes de respirabilité lorsqu’on évolue à basse vitesse en ville et dans les chemins. L’écran clair du O’Neal Sierra 2 n’étant pas amovible, il faudra donc faire avec dans son champ de vision.

 

Mais le fait de garder l’écran clair a comme avantage de pouvoir la baisser par dessus le masque pour les portions plus roulantes et surtout sur route. C’est agréable pour éviter de se prendre trop de vent ou de pluie à l’intérieur par exemple. On ne peut par contre pas le fermer complètement étant donné qu’il fait plier la sangle du masque sur les côtés.

L’écran solaire apporte aussi son confort en usage tout-terrain. En effet, j’aime beaucoup rouler l’écran clair complètement ouvert et baisser l’écran solaire pour me protéger les yeux des insectes ou des petites projections, à défaut de porter le masque de cross. Il vient en complément de la casquette qui vous protégera également d’un soleil éclatant et surtout des grosses projections des collègues lorsqu’on les suit de trop près ^^

 

Dans ce cas d’usage, l’efficacité de la ventilation s’avère un peu plus importante encore selon moi. Là aussi j’ai bien ressenti que ce casque était quelque peu bridé si je puis dire à cause de ses canaux de ventilation dans le calotin trop peu creusés pour permettre une bonne circulation de l’air. C’est un point assez commun aux casques dans cette gamme de prix. Le O’Neal Sierra 2 n’est donc pas spécialement un mauvais élève sur ce point, mais il ne fait pas mieux.

La conséquence est une surchauffe un peu rapide à l’intérieur. Heureusement, les mousses absorbent assez bien la transpiration, la matière reste agréable et sèche relativement vite sans prendre d’odeur particulière à la longue. Un petit lavage à la main dans un sceau d’eau tiède leur fera du bien après des sorties particulièrement éprouvantes en tout-terrain technique, ne négligez pas cet entretien de votre casque.

 

Notez que la forme de ce casque n’est pas uniquement une question de style, puisqu’il est aussi conçu de cette manière pour bien s’accommoder de l’utilisation d’une protection cervicale. Et même sans cette dernière, le fait qu’il descende très bas permet de limiter l’amplitude des mouvements de tête en cas d’impact, surtout sur l’avant. C’est donc un bon point à savoir sur le plan sécuritaire.

Enfin, c’est aussi dans ces conditions d’usage que je trouve ce casque assez lourd sur la tête, surtout si on lui ajoute une caméra voire un système intercom. On le ressent parfois à la fin d’une journée mouvementée. Cela m’arrive de plus en plus, ça doit être l’âge… (#3615mylife). Là aussi, rares sont les casques légers dans cette gamme de prix, si tant est qu’il y en ait vraiment qu’on puisse qualifier de « légers ». Seul le Nishua Enduro Carbone, deux fois plus cher et sans écran solaire intégré, est un poids plume avec seulement 1 150 grammes sur la balance.

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Le test du O’Neal Sierra 2 en vidéo

En définitive, j'en tire un très bon bilan de ce casque O'Neal Sierra 2 après ces quelques mois d'essai.

Il y a évidemment des points où il ne brille pas, comme le poids ressenti à la fin d'une longue journée mouvementée, les ventilations qui pourraient être un peu plus efficaces, ou encore sa casquette non amovible pour une utilisation purement route.</br Mais cela dit, pour un casque aussi abordable je l'ai trouvé bien équipé, bien fini, et surtout agréable au niveau des mousses à l'intérieur.

Si vous n'êtes pas du genre gros rouleur et adepte de la voie rapide, il pourrait tout aussi bien être votre casque principal à tout faire. A défaut, il fera un excellent casque secondaire pour vos sorties loisir. Je le recommande.
On a aimé
Confort de bon niveau pour ce niveau de gamme
Écran solaire intégré + écran Pinlock
Belle finition et design particulièrement réussi
On n'a pas aimé
Un poids assez élevé qui peut se faire ressentir
Ventilations qui manquent un peu d'efficacité
Non utilisable sans la casquette sur la route
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