Mélanger le confort et la protection d’une botte adventure avec le style d’une botte touring ? C’est ce que le fabricant italien Alpinestars s’est mis en tête lorsqu’il a décidé, début 2018, de lancer un nouveau modèle de bottes pensées pour les motards chevauchant un trail et ne faisant que de la route, intitulées Alpinestars Campeche Drystar.
Et oui, on ne peut le nier, le trail à usage exclusivement routier est un segment clairement en vogue et en forte croissance depuis ces dernières années, que ce soit en moyenne ou en grosse cylindrée. Il est donc intéressant que des équipement adaptés pour ces motards hybrides soient créés pour cet usage.
Alors que valent ces bottes pas comme les autres ? Arrivent-elles à proposer une solution hybride pertinente ? C’est ce que nous allons voir dans cet essai après 3 mois et 5000 km parcourus avec !
Présentation des bottes Alpinestars Campeche Drystar
Quand on voit la taille des bottes (33 cm de hauteur tout de même) et qu’on les compare à des bottes touring classiques, on comprend que l’on lorgne sur le segment des bottes adventure. Pourtant avec ce style sobre et sans fioritures, fait de cuir suédé noir mat, on perçoit bien l’aspect touring de ces Alpinestars Campeche.
Côté protection, là aussi on se retrouve sur une sorte d’entre-deux qui rend ces bottes plus protectrices que des bottes touring classiques avec :
- Une protection des chevilles en TPU à double densité, intégrant un rembourrage en mousse sur l’intérieur,
- Un renfort sélecteur épais en TPU avec là aussi un rembourrage interne pour plus de confort
- Et des renforts au niveau du talon et des orteils permettant à la botte d’avoir une bonne rigidité sur ces zones fragiles du pied.
- L’ensemble est bien entendu homologué CE EN 13634:2010.
L’autre élément que l’on ne peut manquer à l’extérieur, c’est la semelle qui se trouve être sacrément épaisse. En effet, ces Alpinestars Campeche sont dotées d’une double semelle :
- Sur le dessous, on retrouve tout d’abord une semelle faite d’un mélange de caoutchouc vulcanisé développé par la marque italienne pour assurer une adhérence optimale, ainsi qu’une résistance aux huiles et aux hydrocarbures. Le dessin permet d’ailleurs de ne pas trop glisser dans les terrains un peu meubles.
- Ensuite, on retrouve une semelle intermédiaire faite d’une tige (appelé cambrion dans le jargon de la chaussure) en acier et de plastique injecté (du polypropylène en l’occurrence) afin de limiter le retournement du pied en cas d’accident.
Au final, je trouve que c’est cette double semelle qui leur donne un look assez badass. Cela me plait beaucoup visuellement.
Côté enfilage, on retrouve une ouverture généreuse assurée par de larges velcros et un zip latéral sur toute la longueur, qui convient également aux mollets forts et permet un enfilage facile et rapide. Vu la taille de mes mollets, je n’ai pas pu vérifier ce point comme vous vous en doutez 😀
Enfin, au niveau du confort, là aussi on a tout ce qu’il faut pour être à l’aise avec :
- Des soufflets sur l’avant et l’arrière de la botte pour conserver une bonne mobilité du pied,
- Une semelle interne anatomique faite de mousse EVA et d’une doublure en Lycra.
- De même qu’une membrane interne faite d’une première membrane Alpinestars Drystar qui apporte imperméabilité et respirabilité, et d’une seconde membrane en tissu respirant qui sera au contact de la peau. Cette membrane Drystar remonte d’ailleurs à 25 cm de haut afin de vous apporter une protection optimale contre la pluie.
L’ensemble est bien construit, bien fini et pensé intelligemment. Il n’y a pas de reproches particuliers à faire à ces bottes Alpinestars Campeche côté présentation. Voyons maintenant ce qu’elles donnent à l’usage.
Enfilage et usage sur route
Attaquons tout d’abord par l’enfilage, qui n’est pas de tout repos lors des premières utilisations. Lorsque les mousses et les cuirs sont tout neufs, il faut un peu forcer au début pour venir loger ses pieds dans les bottes. Cependant, au bout d’un mois d’utilisation, les matériaux s’assouplissent quelque peu et l’enfilage se fait alors sans difficulté.
Leur profil fin au niveau de la cheville permet facilement de passer un jean par-dessus. On peut tout à fait les mettre avec un jean pour partir travailler ou aller en ville sans forcément devoir mettre le gros pantalon touring ou être obligé de passer son bas de pantalon à l’intérieur. Le style est relativement discret une fois que le pantalon les cache.
Une chose est sûre, on est vraiment bien calé une fois dedans ! Le pied est bien maintenu, sans pour autant être serré ou comprimé. Je les trouve très confortables, on se croirait presque dans des chaussons avec toutes ces mousses et tissus doux employés à l’intérieur de la botte. Que ce soit au niveau de la voûte plantaire ou de la cheville, on a des matériaux agréables en contact des zones dures du pied et de la cheville, et ce même avec avec des chaussettes classiques. On a vraiment une sensation de sécurité (dans le cadre de bottes touring bien entendu).
La semelle est très rigide, c’est confirmé une fois portées. Ce n’est certes pas le top pour marcher car le pied ne peut pas plier facilement (je ne ferai pas des marches de 3 heures avec), mais c’est extrêmement rassurant lorsque l’on roule, en plus d’apporter une diminution de la fatigue au niveau des pied sur les longs trajets. J’ai notamment pu les tester sur des parcours de plus de 4 heures, et je n’ai jamais constaté de gène ou d’appuis désagréable.
Autre bénéfice que j’ai trouvé à cette semelle, c’est qu’elle apporte pas mal de confort lorsque l’on roule dans le sens où elle vient bien diminuer les vibrations dans les repose-pieds, notamment si vous roulez avec des repose-pieds sans caoutchouc. Pour autant, la sensibilité au niveau des commandes (particulièrement la pédale de frein) ne se retrouve pas fortement atténuée.
Les deux seuls reproches que j’aurai à leur faire au final, c’est que :
- Premièrement, il sera nécessaire d’ajuster les réglages de votre sélecteur et de votre pédale de frein à cause de cette épaisseur supplémentaire. Cette remarque sera surtout valable si vous roulez habituellement en bottes touring (qui sont souvent fines) et non en bottes adventure (là vous avez sûrement déjà dû ajuster vos commandes à cause de leur épaisseur).
- Deuxièmement, elles ne seront pas forcément les plus respirantes et légères lorsque l’on roule par des températures de plus de 30°C. Je me suis retrouvé à avoir les pieds transpirants lors des roulages par des températures caniculaires. Dès que le mercure redescend sous les 30°C, elles sont en revanche très agréables.
Concernant la résistance à la pluie de la membrane Drystar, Alpinestars a fait de bons progrès là-dessus et j’ai pu constater qu’elle ne perce pas sur des trajets sous 4 heures de grosse pluie. Elles ne tiendront peut-être pas une journée complète sous la pluie mais ce sera je pense amplement suffisant pour la plupart des motards.
Enfin, pour ce qui est de l’usage en tout-terrain poussé, elles sont à éviter selon moi, comme tous les modèles de bottes Adventure au global. On peut tout à fait faire un chemin non carrossé en étant debout sur ses cales pieds, elles accrochent bien aux repose-pieds, mais elles ne vous protégeront pas suffisamment en cas de chute et d’écrasement ou retournement du pied. Préférez donc des bottes enduro costaudes pour ce type d’usage spécifique.
Dernier détail à vous partager, sachez que l’usure est bien maîtrisée. Je n’ai pas constaté de zones marquées par les frottements, même après 5000 km. Elles semblent donc bien parties pour durer 🙂
Tailles, prix et garantie
Les Alpinestars Campeche sont disponibles dans des tailles allant du 39 au 47, dans un unique coloris noir, et au prix public de 229,95€.
Elles viennent donc se placer au même prix que des bonnes bottes touring ou adventure, tout en venant proposer un mariage assez unique. La nouveauté ne vient donc pas trop se sentir en surcoût.
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Le test des Alpinestars Campeche Drystar en vidéo
On se sent bien dans les bottes, avec un bon sentiment de protection pour rouler sur route, tout en ayant la praticité de bottes touring plus consensuelles.
Elles seront donc parfaites pour les motards cherchant de bonne bottes, capables de les accompagner dans leurs périples sur le bitume au guidon de leur trail.
Par contre, si vous vivez dans des contrées où le thermostat est à plus de 30°C la plupart du temps, vous aurez peut-être un peu chaud, chaussé de ces dernières.
De mon côté, elles sont devenues mes bottes du quotidien pour aller travailler 🙂