Préambule et test des bottes moto Kenny Enduro Track

Alors que mes bottes de Touring commençaient à fatiguer de mes sorties de plus en plus orientées Offroad (virus quand tu nous tiens…), j’ai décidé de passer à l’étape supérieure en terme de protection pour avoir quelque chose de plus adapté, à savoir les bottes Kenny Enduro Track.

Étant souvent debout sur la moto, le pied et la cheville sont soumis à de nombreuses torsions pour tenir en équilibre et guider la moto en jouant de l’appui sur les cale-pieds. L’investissement dans des cale-pieds plus longs et plus larges a été un premier pas vers le soulagement mais ce n’était pas encore ça, la semelle des bottes touring avait tendance à se plier sous la contrainte, et le mauvais maintien de la cheville engendre une certaine fatigue des articulations du pied.

Pourquoi avoir choisi les Kenny Enduro Track

Pour une première expérience avec ce type de bottes, je ne souhaitais pas investir considérablement dans un premier temps, disons un budget de 150€ pour faire simple. Plusieurs modèles se proposaient à moi, je vous les nomme : Kenny Enduro TrackO’Neal RiderThor Blitz MXShot X11.

Pour faire très court, voici quelle a été ma réflexion dans les grandes lignes :

Les Shot ont une semelle moulée (cousue pour les autres) et je me méfie de la colle à long terme (mes bottes Touring ont rendu l’âme en grande partie pour ça) sans parler du fait que je trouve ça moins joli. Pourtant ce sont les seules du lot vendues comme “étanches” et j’ai un ami qui me l’a confirmé à l’usage, c’est à savoir si ce critère est important pour vous. Mais autre chose, la semelle ne procure que très peu de grip puisqu’elle est orientée Cross plutôt que Offroad, et pour moi c’était rédhibitoire. C’est très pénalisant pour retenir la moto parfois et surtout pour savoir la relever dans la gadoue avec un bon appui.

Je me suis rendu compte un peu plus tard qu’il y avait aussi les Shot X12 qui sont des concurrentes plus logiques aux autres modèles dont je parle ici, bref.

Les Thor n’ont que 3 boucles de serrage contre 4 pour toutes les autres, je me suis dit que la rigidité de la tige serait potentiellement moins bonne (à thor ? ^^) et que comme c’est de l’entrée de gamme je me méfie de la solidité de ces boucles. Donc autant en avoir une de plus pour que chacune d’elles aient potentiellement moins de contraintes à subir à l’usage.

Reste enfin les Kenny et les O’Neal qui sont visiblement très semblables en tout point. Peut être un léger avantage aux O’Neal qui ont la boucle la plus basse de la botte mieux protégée contre l’arrachement face aux branches, aux pierres etc…

Je les ai finalement départagées sur l’esthétique, c’est donc un choix tout personnel entre ces deux là vous l’aurez compris.

 

Le test des bottes Kenny Enduro Track

Sur le site du fabricant, on y lit ceci : Kenny est une entreprise qui a vu le jour il y a plus de 30 ans dans la région d’Amiens. Dédiée à la confection de vêtements de motocross, elle a fabriqué pour les plus grandes marques. En se diversifiant, la société est devenue “Kenny Equipement” et propose aujourd’hui de larges gammes de produits MX, Quad et Vélo.

J’avais bien en tête que ce sont des produits “conçus” en France mais qui sont fabriqués en Chine, pas de surprise à ce prix. Il faut néanmoins préciser qu’elles sont bien évidemment homologuées CE, qu’elles répondent à la norme EN 13634 et qu’on y retrouve le petit pictogramme du motard. Pas de craintes à avoir, elles sont donc aussi tout à fait adaptées à un usage régulier sur route, c’est d’ailleurs mon cas.

Description rapide

  • soufflet d’étanchéité
  • renforts intérieurs en plastique injectés
  • panneaux en caoutchouc sur l’arrière pour limiter l’usure
  • semelle intérieure anatomique amovible
  • semelle extérieure spécifique à la pratique de l’enduro, cousue par des doubles piqûres
  • fer de protection à l’avant de la semelle
  • fermeture par 4 boucles en plastiques réglables et par velcro sur la partie supérieure

Ça c’est la description sur le site. L’essentiel est dit, je n’ai rien à ajouter 😉

Les débuts avec des bottes enduro

Au tout début lorsqu’on vient de bottes plus traditionnelles de type Touring, la différence est frappante et déstabilisante, on ne va pas se le cacher ^^
On se dit qu’on ne va jamais s’y faire et qu’on est voué à avoir une démarche de cowboy. Pire encore, on monte sur la moto dans le garage et on pleure car on a l’impression de ne pas pouvoir manipuler les commandes et que le feeling est égal à… zéro !

Première chose à faire : relever le sélecteur de vitesses (de 2 crans pour ma part). Ouf, le pied passe maintenant sans problème mais il faudra apprendre à “pousser” le sélecteur avec tout le pied plutôt que de chercher à fléchir la cheville, car ce n’est plus trop possible. Juste un peu plus avec le temps car ça s’assouplit forcément.
On cherche un peu sa position sur la selle. J’ai la chance d’avoir une selle plate donc je peux m’avancer ou me reculer pour ne pas avoir à trop forcer sur la flexion de la botte dans un premier temps, histoire qu’elles s’assouplissent un minimum. Ce sera plus délicat pour ceux qui sont figés en position sur une selle creusée.

Le tour du propriétaire

Je manipule les boucles de serrage, je mets et j’enlève les bottes plusieurs fois, et tout de suite le gros point appréciable de ce type de bottes c’est le fait qu’une fois totalement ouvertes, l’entrée de la botte est tellement large qu’on entre ou sort le pied sans mal. Plus besoin de se faire mal au dos pour forcer sur la botte, c’est très agréable et on n’est même plus obligé de maintenir fermement la botte potentiellement sale de la sortie du jour, c’est tellement facile 🙂

 

Les boucles sont en plastique et j’étais sceptique sur leur solidité mais le temps m’a montré qu’en s’y prenant bien, on ne perçoit aucune faiblesse lors de leur manipulation, ça fait le job. Si jamais vous en cassez une lors d’une sortie, elles se vendent à l’unité pour une bouchée de pain.
Il ne m’est jamais arrivé que l’une d’elles s’ouvre toute seule par exemple, malgré parfois une position qui met sérieusement en contrainte la botte (position caca – c’est une image hein xD).

Le renfort en métal fera un peu kitch pour certains mais je l’aime bien, ça donne un côté warrior et on peut taper dans le sabot en alu des coupains (n’est-ce pas Michel ?).
Mais ça c’était avant… avant qu’il ne fasse du mal à mon beau réservoir en métal. Attention, cette remarque ne relève en rien d’un quelconque défaut de la botte, il ne devrait poser aucun souci aux motos d’enduro plus fines et avec un réservoir en plastique.
Mon gros réservoir de Yamaha XTZ 750 étant en métal peint et verni (peinture carrosserie d’origine), à l’occasion de 2 chutes sur 3, la botte a raclée sur celui-ci et je me suis retrouvé avec un arrachement total de la peinture jusqu’au métal à nu… Il a même subi un petit enfoncement d’un côté.
Je me suis donc résigné à les retirer des bottes pour épargner ma moto puisque ce n’est ni plus ni moins qu’une option.

La semelle est quant à elle signée Goodyear, le célèbre fabricant américain de pneus.
L’accroche en toutes circonstances est très appréciable. Retenir la moto dans un chemin boueux devient nettement moins acrobatique et surtout… surtout… relever la moto dans un chemin est d’une facilité déconcertante ! On a tellement un bon appui qu’on peut concentrer toute notre force sur elle sans devoir se repositionner x fois parce-que le pied glisse au sol.
Aller reconnaître les lieux sur un parcours typé cross devient tout aussi facile, ces semelles sont bien adaptés et j’en suis très content, même si ça paraîtra peut être un détail pour certains.

Je me suis déjà vu m’épuiser seul à vouloir relever la moto dans la boue après plusieurs échecs à cause d’une semelle lisse touring… #momentdesolitude
Pour l’anecdote, c’était pour une vidéo tuto qui n’a du coup jamais vu le jour ^^

L’appui sur les cale-pieds est garanti, la semelle ne se tord pas sous l’effet du poids et c’est un soulagement pour vos pieds.

Le confort qu’elles procurent

Le confort est tout à fait satisfaisant pour un modèle enduro de cette gamme de prix. Je les porte pour mes sorties tout-terrain mais aussi mes sorties routes conventionnelles de plusieurs heures parfois. Je n’éprouve qu’une douleur au bout du pied (le petit doigt) après une grosse journée si je dois marcher beaucoup avec.
La tige est relativement ventilée, c’est largement supportable par temps chaud et c’est même agréable. En contrepartie, mettez des chaussettes plus épaisses l’hiver forcément.
Mais l’avantage est que ça respire bien et que le pied ne transpire pas abusivement comme dans d’autres bottes après une journée complète avec.

Forcément qui dit ventilation, dit perméabilité. Ce n’est pas du Goretex (il faudrait une baguette magique à un tarif pareil) ou autre matériau du genre, et elles sont en effet assez peu résistantes à l’eau de par le fait.
Pas trop de souci sous la pluie mais les grosses flaques d’eau en tout-terrain auront vite fait de prendre le dessus. En moins de 10sec on sent l’eau qui s’infiltre et il faudra faire avec pour le reste de la journée. L’eau a tendance à s’infiltrer directement par les coutures de la semelle cousue.

N’étant pas spécialement douillet à ce niveau, l’imperméabilité des bottes n’a à aucun moment été un critère de choix pour moi, je ne peux donc pas leur en vouloir (elles ne sont pas vendues comme “étanches”). Mais je me devais de vous noter que le soufflet d’étanchéité dont il est fait mention sur la fiche produit ne sera efficace que pour une utilisation route sous une pluie raisonnable et pour des petites flaques, pas plus.

Protection et usure

En terme de protection, je n’ai encore jamais reçu la moto sur le pied. Avec ces bottes ou avec d’autres d’ailleurs. Mon retour sera donc basé sur le ressenti que j’ai avec.

On se sent en sécurité durant les premier mois, de par la rigidité et l’épaisseur des zones stratégiques comme au tibia, à la malléole (quoique, peut mieux faire) ou le bout du pied presque aussi rigide qu’une vraie chaussure de sécurité. Pas de renfort à l’arrière du pied cependant, il faudra monter en gamme pour en bénéficier.

Il faut par contre garder en tête que ce type de bottes à conception classique s’assouplie petit à petit au fil des mois. Au bout de 6 mois avec des sorties régulières, vous noterez que la cheville va cruellement manquer de maintien, elle sera donc d’autan plus vulnérable. Elles sont faites pour une utilisation occasionnelle à mon sens.

Les larges zones en plastique sur la botte les protègent efficacement contre les agressions des sorties offroad sur les parties sensibles. Ça résiste bien à l’usure pour le moment. Je n’ai pas noté de souci particulier, elles n’ont que de multiples traces de frottement d’usage, bien que je ne les ménage pas.

Je les utilise aussi bien pour mes sorties routes que offroad et elles se sont déjà retrouvées 2 fois totalement imbibées d’eau. Nettoyage à l’eau de pluie et une microfibre, puis je les place quelques jours près du radiateur avec un peu de papier journal dedans (astuce du chef) pour les faire sécher. Ensuite je nourris le cuir avec une bonne graisse.
Reste à voir leur usure dans le temps, mais ceci était un test sur environ 3 mois et 3000 km, de quoi bien les assouplir, les apprivoiser et faire le tour des usages que j’aurai avec elles tout au long de leur vie.

Pour ceux qui recherchent une protection accrue et des boucles en aluminium, jettez un oeil aux Kenny Titanium. Elles ont exactement ce qui manque aux Enduro Track à l’exception de l’étanchéité, pour pas beaucoup plus cher si votre budget suit 😉

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Si l'on garde en tête que ce sont des bottes d'entrée de gamme, on ne peut qu'être satisfait de leurs prestations.
Elles m'ont accompagnées pendant des mois pour un usage aussi bien tout-terrain que route et c'est grâce à elles que j'ai découvert le plaisir d'avoir un pied un minimum protégé et surtout maintenu.

Si votre budget est limité, elles sont pour moi une option de choix pour celui qui pratique occasionnellement le tout-terrain et qui veut éviter d'abîmer trop facilement des bottes trop vulnérables faces aux agressions des chemins.
ON A AIMÉ
Prix raisonnable
4 boucles de serrage
Bon grip des semelles
ON N'A PAS AIMÉ
Faible résistance à l’eau
Protection malléole un peu légère
Clapet du bas pas assez protégé
4