Test des bottes Kenny Titanium : priorité à votre protection

Si la protection est votre priorité, alors n’hésitez pas à considérer les équipements de gamme enduro. Avec sa collection Titanium, Kenny optimise le rapport protection/prix.

Il y a quelques semaines, je vous décrivais ces bottes sous tous les angles dans l’article de présentation. Depuis, elles ont vu quelques sorties road/off-road et voici mon avis complet après 3 mois d’essai.

Gardez en tête que le test a été effectué sur une moto de type Trail et avec une utilisation mixte mais majoritairement off-road. Tout ce que je pourrais en dire ne vous concernera donc pas forcément si vous les utilisez en Enduro avec une utilisation exclusive, mais c’est justement là tout l’intérêt de la chose.

Sécurité, c’est le mot que l’on retient

D’emblée, je pense qu’il est intéressant de rappeler leur prix public de 249,95€. Dans cette gamme de prix, ce sont les rares bottes enduro qui disposent d’un système anti-torsion de la cheville qui empêche à la fois une flexion trop importante de celle-ci vers l’arrière. A mon sens, ça peut faire la différence !

Mais reprenons les choses dans l’ordre.

Découverte et confort

En les enfilant pour la première fois, vous serez peut être surpris par l’étroitesse de la tige au niveau de la cheville. J’avais ainsi l’impression d’avoir reçu une taille trop petite tellement elles me serraient à ce niveau mais la pointure correspondait pourtant. Je vous confirme qu’au bout de quelques séances d’utilisation, ce problème a totalement disparu. Ouf !

Les boucles sont au nombre de 4 et en aluminium, du moins pour la partie que vous manipulez. La pièce sur laquelle la boucle vient se clipser reste en plastique, dommage. Cela dit, je n’ai pas constaté de faiblesse et au contraire, le « clic » de verrouillage rassure. On peut serrer fort sans crainte. Chaque boucle est bien protégée contre l’arrachement derrière une portion de relief en plastique moulé.

A l’intérieur, ne cherchez pas à retrouver un confort digne de bottes Adventure mais pour autant ce n’est pas spécialement inconfortable si on laisse de côté l’aspect très rigide de l’ensemble. On découvre alors le système de flexion limitée qui est très raide au début et qui fini par se faire petit à petit. Il y a une période de rodage avec ces bottes.

 

Sur la moto, vous allez avoir 2 choses qui vous viennent à l’esprit : d’un côté, c’est tellement raide que vous allez pouvoir soulager vos articulations et moins vite fatiguer en position debout en tout-terrain. De l’autre, cette raideur va rendre les passages de rapports de boite compliqués. Comme toujours, c’est une question d’habitude. On rate plus souvent le passage de la 1ère à la 2ème, mais on fini par s’y faire et à s’en sortir sans trop de problème en quelques sorties. Relevez d’un cran ou deux votre sélecteur si vous préférez. Les bottes Kenny Titanium ont le bout du pied particulièrement épais, c’est un fait.

Leur construction très plastique en surface permettra un nettoyage rapide ainsi qu’un entretien minimum. Vu les très faibles portions de cuir apparentes, vous n’aurez pas besoin de passer beaucoup de temps après de grosses sorties off-road pour les nettoyer et les traiter, globalement c’est fait pour encaisser sans broncher !

En conditions réelles

Je vais tout de suite vous parler du point qui m’a un peu déçu, comme ça on n’y revient plus : les semelles. Elles ne sont pas assez crantées et ça se ressent un peu par un grip moyen sur les cale-pieds de la moto. Je précise qu’ils sont sans les caoutchoucs bien sûr, je pose le pied directement sur les dents en métal. Plus vos cale-pieds seront avec des picots marqués, et moins vous allez être impacté. Mais c’est un problème que je n’ai pas avec des semelles plus crantées comme mes autres paires de bottes Adventure et Enduro.

Ajoutez à cela que forcément vos appuis dans le gras seront moins efficaces, que ce soit dans un chemins technique à tenir la moto, pour la relever, ou plus simplement pour faire du repérage à pied par exemple.

 

Comme la majorité des bottes enduro, il faut savoir qu’elles ne sont pas étanches. On retrouve un soufflet d’étanchéité qui monte à 23cm de la hauteur de la botte (pour 40cm au total) qui résistera aux intempéries et à peine plus. En prenant de grosses flaques en roulant, ou pire, un passage de gué, vos pieds risquent vite d’être mouillés. C’est très courant pour ce genre de bottes à semelles cousues, l’eau entre par là en grande partie. A l’arrêt, elles n’ont pas percées dans environ 15cm d’eau avec un fond très boueux comme je le montre sur la photo ci-dessus, mais dans l’eau claire du gué ça a percé immédiatement.

Si votre pantalon étanche le permet, vous pouvez toujours essayer de le passer par dessus la botte. Mais l’imposante protection tibia vous en empêchera peut-être.
D’ailleurs, on ressent un peu d’air frais passer en roulant, ce qui ventile le pied juste comme il faut à mon goût alors que des bottes étanches provoquent vite un excès de chaleur, surtout vers l’été.

 

On se sent vraiment en sécurité avec leur protection complète : tibia – mollet – talon – malléoles – bout de pied – articulation de la cheville.

Le système spécifique d’articulation assure une protection durable, ce ne sont pas le genre de bottes raides au début et qui finissent par s’assouplir énormément dans le temps. Ce système mécanique empêche toute torsion gauche/droite de la cheville et limite la flexion d’avant en arrière. Vous ne savez articuler la cheville que de quelques centimètres. Alors effectivement vous allez avoir une drôle de démarche avec mais la protection n’a pas de prix ! Vous le verrez en action dans la vidéo en fin d’article.

Vous allez même pouvoir l’entendre ^^ oui, ces bottes couinent pas mal après les premières sorties. On en rit au début, on s’agace un peu ensuite, puis on fini par s’y faire… pas trop le choix ! C’est très commun aux bottes munies d’un système d’articulation de la sorte. Pour y remédier, il faut injecter du WD40 ou mieux, de l’huile à base de silicone. Ça va disparaître ou s’atténuer un temps mais le bruit revient relativement vite malgré tout.

Prenez quelques précautions

Ici, je vais vous parler de deux choses qui peuvent concerner certains traillistes mais pas les enduristes en général.
Attention : ce ne sont que des recommandations, pas des reproches !

La première, c’est le bout en métal qui vient renforcer la pointe de la botte. C’est solide, ça permet de protéger la botte contre quelques chocs qu’elle pourrait subir à ce niveau. Mais lors d’une chute, il n’est pas rare que le pied vienne taper contre le gros réservoir d’une moto de type trail, et là ça fait mal… le métal de la botte fait une griffe profonde dans le réservoir et même un poc parfois.

Depuis que cela m’est arrivé deux fois, j’ai préféré retirer cette protection en métal (6 vis) pour ne pas finir par détruire mon réservoir qui est en acier. Je le rappelle, ce n’est en aucun cas un reproche envers ces bottes, simplement une mise en garde du risque suivant votre type de moto 😉

 

La deuxième chose dont je voulais vous parler, c’est de la face interne de ces bottes qui est en plastique. Il n’y a pas de revêtement anti-abrasion pour protéger là encore la peinture de vos carénages comme on peut le retrouver sur des bottes moins typées. Déjà avec d’autres bottes, en utilisation offroad où vous êtes souvent debout, des micro-griffes apparaîtront sur votre peinture au fur et à mesure des sorties. Ça se rattrape un peu au polish mais vient un moment où la couche de peinture se réduit tellement qu’on ne peut plus rien y faire.

Seulement, avec une surface plastique sur leur face interne, ces bottes Kenny ont poncé la peinture de mes carénages en une à deux grosses sorties off-road. L’effet est très rapide, je vous conseille donc de protéger vos carénages avec un film résistant comme je l’ai fait par la suite après avoir refait la peinture. Maintenant que je le sais, j’ai pris mes précautions et je peux en profiter pleinement.

Cette large zone plastifiée sur la botte fait office de pare-chaleur et de surface adhérente lorsque vous serrez la moto sur les portions tout-terrain plus roulantes. C’est donc un réel avantage dans la pratique évidemment.

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Le test des Kenny Titanium en vidéo

Pour moi, ces bottes font presque un sans faute. J'ai mesuré mon enthousiasme tout au long de cet essai mais force est de constater que leur prix plutôt attractif en font des bottes de choix au vue de leur équipement complet.

Toutes les protections possibles sont présentes et le système spécifique de protection de la cheville tient ses promesses.
Le seul vrai bémol que je retiens sur ces bottes, ce sont les semelles peu crantées qui manquent de grip sur certains cale-pieds de moto ou plus généralement lors des appuis dans la gadoue. Pour le reste, ce sont des remarques qui ne peuvent pas constituer des reproches en tant que tels lorsqu'on parle de bottes enduro. Il faut remettre les choses dans leur contexte.

Actuellement disponibles autour de 225€ dans les boutiques, je ne peux que vous recommander d'aller les essayer.
ON A AIMÉ
protection complète de vos pieds
système anti-torsion de la cheville
leur prix compétitif
ON N'A PAS AIMÉ
semelles pas assez crantées
étanchéité limitée
confort au second plan mais pas de gêne ressentie
4.5