Vue générale avant

Test des bottes Enduro TCX Comp Evo, à la fois confortables et sécurisantes

Pourquoi les bottes enduro seraient-elles réservées à la pratique de ce sport ? Qui peut le plus, peut le moins après-tout ! Je vous propose ici le test complet de bottes haut de gamme qui ne manqueront pas d’arguments pour vous convaincre : j’ai nommé les TCX Comp Evo.

Mon expérience de quelques années maintenant dans la pratique du Trail en off-road ainsi que celle de mes connaissances dans le milieu, me permettent d’affirmer que la protection est primordiale si l’on veut pouvoir en profiter longtemps. Il est important de se poser les bonnes questions et de prendre la pleine mesure des risques.
Les articulations du pied sont particulièrement fragiles et difficiles à réparer en chirurgie, pouvant parfois occasionner des douleurs à vie. De bonnes bottes ne sont pas une solution miracle mais vous mettrez toutes les chances de votre côté !

Après cette introduction quelque peu philosophique, nous pouvons entrer dans le vif du sujet en parlant des bottes TCX Comp Evo.
Le modèle précis est la version enduro dont les semelles cousues sont réalisées en collaboration avec Goodyear, contrairement au modèle plus orienté cross avec des semelles collées signées Michelin. Ce dernier est sorti plus récemment et les coloris sont plus variés, j’ai pu l’évoquer lors de l’article de présentation que je vous proposais il y a 3 mois.

Mise en scène sur la moto

Qualité perçue des bottes TCX Comp Evo

Aperçu en détail

Quand on les reçoit, on constate rapidement que la qualité des matériaux suit assez bien la logique haut de gamme. Les plastiques sont flatteurs, une qualité qui ne vous échappera pas avec un toucher agréable presque « peau de pêche » et une finition mate. On retrouve des renforts en polyuréthane de tous les côtés, rien ne manque. Le bout du pied est bien rigide et doté d’une protection en métal amovible. Le tibia, mollet, talon et malléoles sont blindés également derrière des renforts épais mais pour autant bien intégrés au design de la botte de 43cm de haut !

 

Le regret que l’on pourrait avoir est que certaines de ces protections ne sont pas amovibles mais moulées. Impossible de les remplacer en cas d’usure prononcée ou d’accident si le reste de la botte est encore en bon état.

Je note malgré tout que bien qu’elles prennent « facilement » des marques visibles à l’usage, elles n’ont montré aucune fragilité à la coupure ou l’abrasion de manière générale. Et c’est aussi en ça que j’apprécie ce genre de bottes, c’est qu’on peut les maltraiter sans souci, c’est fait pour durer (dans des conditions normales d’utilisation) et c’est très rapide à nettoyer. Une microfibre mouillée et de l’eau ça suffit, c’est rapide et il n’y a pas d’entretien particulier à apporter puisqu’on n’est pas en présence de cuir.
J’ai d’ailleurs chuté plutôt sérieusement sur de la terre bien sèche lors d’une sortie, et les bottes ne laissent apparaître que des marques superficielles !

 

Côté articulation, c’est un système à débattement limité appelé « Double Flex Control » qui vous garantira une protection sans faille. La flexion est limité à 18° vers l’avant et 15° vers l’arrière, et celle-ci est disponible dès leur sortie de boîte. J’entends par là qu’il n’y a besoin d’aucun rodage pour que le système se fasse comme ça peut être le cas parfois. Ça fonctionne très bien et tout de suite.

Les 4 boucles sont en aluminium et fendues en deux pour laisser passer la tige mâle de la botte avant de verrouiller. Ce n’est pas ce que je préfère personnellement car on a tendance à appuyer plutôt sur un seul côté de la boucle, ce qui est un peu désagréable vu la faible surface de contact. Cela dit, on constate une grande robustesse et le système est fiable même lorsqu’il est sale ou poussiéreux, aucun souci là dessus !
Ces boucles sont bien entendu remplaçables et réglables. L’ajustement se fait facilement, sans accroche comme ça peut être le cas avec des modèles plus abordables où l’on se prend un peu la tête avec.

Le tout est accompagné d’une fermeture de la tige microfibre par un scratch de très grande taille sur le haut de la botte, qui demande plusieurs enfilages avant de bien prendre le coup je dois avouer. J’en fais la démonstration en vidéo.

 

La partie haute de la botte qui comprend la protection tibia, est réglable sur 1 centimètre. Il vous sera possible d’augmenter le diamètre d’entrée pour ceux qui ont de gros mollets ou qui passent le pantalon à l’intérieur de la botte, ou encore pour laisser plus de place à un système de genouillères enduro.
Je n’ai pas noté un changement notable et clairement ce n’est pas simple de fermer la botte si vous avez de gros mollets.
A ce sujet, ces bottes souffrent d’un petit défaut de conception à mon goût.

Je termine cette première partie sur l’intérieur des bottes. Elles taillent normalement, encore une fois j’ai pu prendre ma taille habituelle comme pour les TCX Drifter, le modèle « Adventure » de la marque que j’ai eu l’occasion de tester par le passé. Le bout de la botte n’est pas trop fin ni étroit, elles conviendront à la majorité des morphologies sans problème particulier.
Le confort est de bon niveau. Malgré leur rigidité globale, on se sent vite à l’aise ! J’y reviendrais dans la suite de cet article.

 

Défaut de conception ? Umm…

Il y a un point particulier qui m’a pas mal gêné à l’usage, c’est la fermeture de la troisième boucle en partant du bas.
Ce sera plus parlant en vidéo, mais en fait, la partie fixe sur la botte est conçue un peu trop courte et passe de manière aléatoire par dessus/dessous l’enveloppe en polyuréthane de la botte lorsqu’on veut fermer la boucle. Le seul moyen pour qu’elle passe par dessus sans trop avoir de mal c’est de veiller à serrer avec attention le scratch du haut de la botte afin de refermer la tige au maximum. Et là ça passe à peu près bien.

Cette boucle peut poser problème pour ceux qui ont de gros mollet, elle est conçue un peu courte à mon goût

Si cette partie fixe de la boucle avait été allongée d’1 cm, je n’aurais rencontré aucun problème. Et encore je n’ai pas des mollets si épais que ça, ce serait pire pour d’autres personnes de forte corpulence. Ceux qui ont des mollets fins ne rencontreront normalement pas ce souci en serrant la botte correctement.

Mon avis après 3 mois d’essai

Leur efficacité en off-road

Le système de flexion de la botte opérationnel dès le premier enfilage va vous faciliter le passage des rapports. Ajoutez à cela le fait que le bout du pied n’est pas excessivement épais, je les ai trouvé plus faciles que les Kenny Titanium que j’ai en parallèle par exemple. Le pied est bridé dans ses mouvements, mais juste ce qu’il faut pour manipuler les commandes et avoir une mobilité suffisante en position debout sur la moto pour le offroad.

 

Evidemment, la rigidité des bottes et de leurs semelles ne favorisent pas le ressenti des commandes, ce qui est parfaitement normal sur ce genre de produit.
Si ce sont vos premières bottes enduro, il faudra clairement un temps d’adaptation pour apprendre à gérer au mieux votre frein arrière entre autre. C’est le comportement de la moto qui prime sur le feeling des commandes.
Côté sélecteur de vitesses, il vous suffira tout bêtement de le relever un peu via la vis adéquat. Toute moto en dispose, et c’est ensuite beaucoup plus simple.

Le revêtement caoutchouc (collé) en face interne des bottes est là pour faire office de pare-chaleur mais aussi pour bien adhérer contre la moto lorsqu’on est debout et que l’on serre les jambes sur des pistes relativement roulantes. C’est bien efficace dans les faits, plus que le modèle « adventure » de la marque qui a un revêtement de type velours qui abîmera beaucoup moins la carrosserie mais qui va manquer d’adhérence en contrepartie. Ici il ne faudra pas avoir peur de griffer votre trail à l’usage, mais clairement elles font ce qu’on leur demande, et bien !

Petite astuce : j’ai apposé un filme transparent et résistant sur mes carénages, c’est donc lui que je « ponce » et pas ma peinture comme c’était le cas auparavant. Si vous avez une enduro ou un trail très peu caréné à cet endroit, ce ne sera pas un souci pour vous.

 

J’ai beaucoup apprécié la mobilité qu’elles offrent, on peut garder une légère flexion des genoux et de la cheville pour encaisser les pistes à haute vitesse sans la moindre gêne, tout en gardant un maintient de la cheville reposant et de qualité en position assise. C’est ce que j’apprécie particulièrement dans des bottes rigides avec flexion limitée, on fatigue beaucoup moins vite qu’avec des bottes trop souples car elles font la moitié du travail pour vous !

Et côté confort à l’intérieur, c’est royal. Aucune zone de pression particulière, la mousse est assez épaisse et de qualité dans toute la botte et c’est en ça qu’elles creusent clairement l’écart avec des bottes moins chères. Les porter toute une journée est parfaitement envisageable sans risquer de finir avec des douleurs ou des cloques…

 

Les semelles de ce modèle enduro de la TCX Comp Evo sont un peu plus crantées que le modèle cross avec les semelles Michelin. Ici, l’accroche est très correcte dans la terre pour retenir la moto ou pour évoluer à pied sur un terrain accidenté. Cependant, ça reste en deçà de bon nombre de bottes adventure qui elles ont de vraies semelles bien crantées et très adhérentes même dans la gadoue. En bottes enduro, très peu de modèles font la différence sur ce point malheureusement.

Attention par contre, le gros bémol de ces bottes comme la majorité des autres du genre, c’est qu’elles ne sont absolument pas étanches. Le problème vient essentiellement de la semelle cousue. En effet, il suffit de mettre les pieds dans 5cm d’eau pour se rendre compte qu’elle s’infiltre par là en moins de 30 secondes une fois que la semelle est gorgée d’eau. Avec la version « Michelin » qui a des semelles moulées, il faudra plus de temps à l’eau pour s’infiltrer par exemple, vous pourrez en principe passer un gué peu profond à pied sans souci du moment que c’est assez rapide. Ici, un passage de gué se terminera systématiquement en pieds mouillés ^^ D’ailleurs, le simple fait de passer un enchaînement de grosses flaques suffira aussi à les inonder comme je l’illustre en vidéo.

 

A ce titre, il faudra donc plusieurs jours pour les faire sécher ensuite. Comptez 2 à 5 jours pour un séchage complet suivant la température de la pièce.
Des chaussons amovibles auraient permis d’accélérer le séchage des bottes ainsi qu’une meilleure hygiène avec un nettoyage plus en profondeur. Dommage qu’elles n’en proposent pas.

Sont-elles agréables pour les liaisons sur route ?

Bien entendu, elles sont tout à fait homologuées pour une utilisation sur route. On peut y lire le logo CE et l’homologation EN 13634:2010 sur l’étiquette.

Depuis 1 an maintenant, je suis un adepte des bottes enduro y compris pour des sorties sur route. Pourquoi ? Pour leur haut niveau de protection bien sûr mais surtout parce-que comme je le notais plus haut, j’apprécie énormément le maintient de la cheville que ces bottes vous offrent.
Sur de longs trajets, la cheville est clairement soulagée puisque la botte fait le plus gros du travail de soutien pour garder le bon angle de flexion au repose-pied. Les bottes adventure font le job les premiers mois mais elles finissent en général par trop s’assouplir au fil du temps, alors que les bottes enduro avec un vrai système de flexion gardent une bonne rigidité dans le temps.

De plus, le gros confort de ces TCX Comp Evo vous permet sans problème de les porter régulièrement et pour une grosse journée. Marcher avec est bien entendu plus compliqué qu’avec des bottes plus souples, c’est le revers de la médaille. Mais avec ces TCX et le bon système d’articulation ça reste encore correct. Il faudra juste apprendre à faire avec le bruit de couinement inévitable au fil du temps, on ne passe pas inaperçu ^^

 

J’ai aussi trouvé que la température était globalement assez bien régulée. Ce sont des bottes relativement chaudes pour l’été, on va transpirer un peu lors des grosses sorties offroad si les températures passent les 20/25 degrés, mais en dessous c’est exactement comme j’aime personnellement. Vers les 10 degrés on a l’apport de chaleur suffisant sans exagération, et je n’ai jamais eu froid même sur autoroute avec des chaussettes fines. Très bien.

Sous une bonne averse de pluie, on retrouve évidemment le problème d’étanchéité mais sur toute la botte cette fois. Si la pluie est forte comme j’ai déjà pu l’avoir, on finit clairement avec les pieds qui baignent dans l’eau. Ce problème pourra s’atténuer si vous avez un pantalon anti-pluie et que vous êtes capable de l’enfiler par dessus les bottes, ce qui n’était pas mon cas. Elles sont trop imposantes pour que ce soit possible avec mon pantalon Ixon Ambitious Sport par exemple.

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Le test à retrouver en vidéo

Ces bottes m'ont vraiment conquis par leurs matériaux de qualité, l'absence de cuir à entretenir (donc un nettoyage rapide) et le haut niveau de confort.
Seul un défaut est à noter : la troisième boucle en partant du bas n'est pas assez longue et posera problème pour ceux qui ont plutôt de gros mollets.

Disponibles à 459,99€ (prix public) dans cette version avec semelles cousues, les TCX Comp Evo s'affichent fièrement dans le haut du panier.
ON A AIMÉ
Confort de haut niveau
Qualité des matériaux
Système d'articulation
ON N'A PAS AIMÉ
Très peu résistantes à l'eau
Une des boucles est un peu courte
Pas de chaussons amovibles
4.3