Test du masque anti-pollution R-Pur Nano V2 : rassurant et pas trop dérangeant

Si comme moi, vous utilisez votre 2 roues pour aller travailler et que votre lieu de travail se situe en zone urbaine, vous avez sûrement dû remarquer que la qualité de l’air n’était malheureusement pas au beau fixe tous les jours. Plutôt qu’être simple spectateur face à cet état de fait, je me suis dit qu’il était intéressant de tester une solution de masque anti-pollution afin de voir si ce type de technologie était agréable à utiliser au quotidien, ce qui m’a amené à tester le masque R-Pur Nano V2 .

Personnellement, j’utilisais jusqu’à présent l’application Plume Air Report (disponible sur iOS et Android) qui m’envoyait chaque matin un rapport sur la qualité de l’air dans ma zone, et me permettait seulement de constater qu’elle se dégrade assez souvent par chez moi en période de grand soleil / ciel bleu, l’hiver et l’été. Et encore, je travaille sur Lille donc je suppose que cela doit être moins joyeux pour des personnes travaillant dans des grosses villes comme Paris ou encore Lyon.

Ici, l’idée va au-delà d’une application puisque la startup française R-Pur vient proposer un ensemble logiciel et matériel permettant de suivre la pollution aux heures où l’on roule grâce à une application, mais aussi de s’en protéger à l’aide d’un masque ultra filtrant.

Alors est-ce pratique et supportable au quotidien ? Est-ce que cela fonctionne bien avec des casques intégraux ou modulables ? C’est ce que nous allons voir ensemble après 2 mois et 2000 km parcourus avec.

Présentation du masque R-Pur Nano V2

Dans l’emballage, on retrouve le masque, un filtre, une petite housse de transport, un code permettant de télécharger l’application smartphone, et les différentes notices.

Démarrons tout d’abord par la présentation du masque R-Pur Nano V2 qui est selon moi, l’élément le plus abouti de ce duo application / masque.

Il se compose de deux parties :

  • le masque en lui-même qui est fait d’un tissu stretch déperlant et respirant de très bonne facture, ainsi que d’une bague en aluminium sur le centre permettant de faire ressortir la valve d’extraction de l’air chaud,
  • et le filtre interchangeable Nano qui est assez complexe en termes de technicité, et composé de 5 couches différentes dont on parlera plus en détail juste après.

La partie masque est assez irréprochable. Tout semble solide, les coutures font robustes, les zones de fixation en velcro vieillissent bien, on sent que c’est fait pour durer. Je n’ai pas grand chose de plus à signaler.

 

Pour la partie filtration, c’est là où cela m’avait le plus interpellé car cette dernière est capable de filtrer presque 100% de l’air (99,98% pour être exact). Et surtout, l’ensemble des 5 couches appliquées sur le filtre permettent de filtrer pratiquement toutes les particules, y compris les plus fines et les plus nocives à savoir les nanoparticules (appelées aussi « particules très fines » qui sont souvent responsables de graves problèmes de santé).

Concrètement, une fois le masque porté, il sera en mesure de filtrer les gaz, les odeurs, les pollens, les bactéries, les particules toxiques liées à la pollution de l’air et les particules fines des moteurs diesel qui ne sont pas filtrées par les filtres à particules des voitures. Grâce à toute cette technologie, le filtre Nano propose une filtration 10 fois plus efficace que la plus haute norme européenne FFP3.

 

Cela peut paraître technique mais dites-vous que ce type de filtre est vraiment efficace dans les embouteillages, et c’est ce point spécifique qui avait attiré mon attention.

Enfin dernier point notable sur ce filtre, c’est la valve développée et brevetée par R-Pur qui permet au flux d’air chaud de s’évacuer 60 fois plus rapidement qu’avec une valve classique, même lors d’un effort en course ou à vélo. Donc à moto, on est plutôt tranquille comme je vous l’expliquerai juste après.

De plus pour couronner le tout, tout est fait en France. De la conception jusqu’au packaging en passant par la fabrication du masque et des filtres, absolument tout est réalisé sur le sol français. Cela fait toujours plaisir, un peu de chauvinisme ne fait pas de mal de temps en temps ^^

 

Côté application, on va retrouver une présentation assez simple dans laquelle on va venir indiquer son usage du masque (piéton, vélo, moto, etc.), le temps passé chaque jour, puis l’application s’occupera de calculer la durée de vie de votre masque selon la pollution ambiante, mais aussi de vous indiquer le niveau de pollution en temps réel selon votre localisation.

 

Là-dessus, c’est un peu léger à mon goût. Je trouve que l’application pourrait aller plus loin en calculant la pollution sur le trajet que l’on fait chaque jour, offrir une fonction de recherche pour voir le niveau de pollution d’une ville, voir le niveau de pollution sur la journée, … bref il y a pas mal de petits détails à revoir mais cela assure le minimum. J’aimerai bien qu’ils s’améliorent sur ce point. Je préfère continuer à utiliser mon application Plume qui est plus agréable et plus ergonomique sur la lisibilité du niveau de pollution de la journée. Au moins, l’application R-Pur m’alerte lorsqu’il faut changer le filtre, ce qui me permet de ne pas rouler avec un filtre potentiellement inefficace.

Enfilage et compatibilité avec des casques intégraux ou modulables

Concernant l’enfilage, c’est simple une fois que l’on a pris le coup de main, je vous explique 🙂

Pour l’enfiler, il faut :

  1. mettre le masque devant son visage,
  2. fixer la sangle supérieure sur le sommet du crâne en passant au-dessus des oreilles, et en serrant bien,
  3. abaisser le masque sur son nez en appuyant au niveau des pommettes,
  4. puis fixer la sangle inférieure au niveau du cou mais sans trop serrer cette fois pour éviter d’être compressé.

Et voilà c’est fait. Une fois que l’on a pris le coup de main, ça prend 30 secondes à installer et cela devient un réflexe dans le quotidien.

D’ailleurs, détail important à destination des barbus, ce ne sera pas le top pour vous niveau efficacité car si vous avez une petite barbe, le masque perd 5% à 10% d’efficacité. Et si vous avez une bonne grosse barbe de bûcheron, alors le masque perd fortement en efficacité cela va de soi. Donc la filtration de la pollution ne sera pas trop l’apanage des hommes à forte pilosité faciale.

Ensuite pour enfiler son casque avec le masque porté, là ce sera plus ou moins technique selon le type de casque que vous utilisez.

Pour les casques jet, pas de soucis à signaler, cela se fait très facilement. Mais pour moi ce ne sont pas des casques très protecteurs puisque tout votre visage prend direct en cas d’accident, donc je n’en porte pas personnellement.

Avec des vrais casques moto de type intégral ou modulable, il faudra être sûr d’avoir de la place à l’intérieur de son casque devant son visage, et de bien retirer la bavette anti-remous pour assurer un maximum de confort.

Au fur et à mesure de mes tests, j’ai pu conserver pas mal de casques dans mon « labo » de test, ce qui m’a permis de constater que le masque est bien compatible avec tous les casques du marché comme l’annonce R-Pur sur son site, mais le confort n’est clairement pas identique d’un casque à l’autre.

Par exemple, le Schuberth C4 Pro que je teste actuellement n’est pas vraiment compatible et vient écraser le masque car il n’y a pas assez de place sur l’avant. Il en est de même avec un intégral typé sport touring comme un Scorpion EXO 1200 R où le masque se retrouve bien écrasé et au contact de ma bouche même bavette retirée.

Avec d’autres casques comme le Shoei Neotec 2 ou le HJC RPHA90 cela se passe mieux car j’ai plus de place, mais je me sens vraiment plus à l’aise avec un modulable qu’avec un intégral. Il faudra juste bien enfiler son casque de l’arrière vers l’avant comme le préconise R-Pur pour un enfilage facilité, surtout avec un intégral.

Faites donc bien attention à ce point avant de vouloir investir dans ce masque, et aussi à vérifier que le micro de votre intercom dans votre casque ne soit pas pile face à votre bouche pour gagner en place disponible et en confort.

Usage sur route

Une fois l’enfilage passé et après avoir vérifié que votre casque est bien compatible, il est très agréable à porter.

Il n’y a pas de gênes ou de douleurs particulières sur la tête avec les sangles de fixation. Le tissu reste sec, on ne transpire pas sous le masque et cela ne vient pas s’humidifier lorsque l’on respire une fois porté sur la route.

J’aime beaucoup le style de la version Ghost que j’ai eu en essai. Cela me fait penser au look de Bane dans Batman Dark Knight Rises 😀

Parmi les points qui surprennent au début, j’ai noté que l’on respire différemment, surtout sur les premières heures de port. Il faut forcer un peu plus pour bien respirer mais au bout de 3/4 utilisations, on s’y fait et l’on n’y prête plus attention.

J’ai également remarqué une petite odeur « médicale » au niveau de l’intérieur des filtres quand on respire. Ce n’est pas très désagréable, on s’y fait vite là aussi, et c’est toujours mieux que l’odeur de pot d’échappement dans les embouteillages ! En tout cas on ne sent plus une seule odeur de gaz d’échappement lorsque l’on roule dans le trafic et c’est vraiment rassurant sur l’efficacité du masque. Je n’ai bien évidemment pas les outils pour prouver les capacités de filtration du filtre Nano, mais je sens clairement la différence lorsque je roule avec ou sans masque lors des pics de pollution.

Le dernier élément perturbant sur les premières heures de route avec ce masque, c’est que l’on perd en champ de vision inférieur. En effet, l’épaisseur du masque et du filtre font que l’on voit le masque sur son nez, et il faut de ce fait baisser un peu plus la tête pour bien voir le compteur de vitesse, mais là aussi on s’y fait et cela donne l’impression de porter un masque à oxygène comme les pilotes d’avion de chasse en mode Top Gun 😀

 

Le point positif que j’ai beaucoup apprécié notamment sur cette période hivernale, c’est qu’il limite fortement la buée sur l’écran et la solaire grâce au système de valve qui redirige tout l’air chaud expulsé vers la valve d’extraction, et donc vers la ventilation externe du casque. C’est vraiment super agréable pour le coup, surtout en interfile où l’on chauffe pas mal et où l’on roule assez lentement (ce qui crée vie de la buée dans le casque).

Le seul point regrettable au final sur la partie confort est qu’il fait une marque sur le nez et les pommettes quand on le retire après 20/30 min de port. Il faudra donc quelques minutes une fois arrivé au bureau pour que ces traces disparaissent.

 

Est-ce qu’au final je mets ce masque R-Pur Nano V2 tous les jours pour aller travailler ? Non clairement pas, car j’ai la chance de ne pas vivre dans une zone trop polluée. Cela reste quand même un élément à mettre en plus sur son équipement, qui reste confortable mais pas aussi confortable qu’un casque porté sans masque. Donc je ne le porte que lorsque c’est vraiment nécessaire, c’est-à-dire quand le niveau AQI (Air Quality Index) dépasse les 50 dans mon application (soit en cas de pollution modérée ou de pic de pollution).

Entretien et remplacement du filtre

Côté entretien, le masque R-Pur Nano V2 peut être lavé en machine à 30° s’il devient trop sale ou sent trop la transpiration.

Pour ce qui est du filtre, R-Pur indique que le changement de filtre se fait en moyenne toutes les 5 à 15 semaines selon votre usage et la pollution de votre environnement.

Personnellement, comme je ne m’en sers que lors d’une pollution de l’air trop importante, je pense ainsi ne consommer que 2 à 3 filtres par an grand maximum vu mon usage très modéré. Ce paramètre variera donc très fortement selon votre lieu de vie.

Prix et coloris disponibles

Pour ce qui est des tarifs, le masque R-Pur Nano V2 est proposé au prix public de 149€ et le kit de démarrage comprend le masque, un filtre, et l’accès à l’application smartphone.

Les filtres sont quant à eux proposés au prix de 29€ l’unité, ou 78€ s’ils sont achetés en pack de 3.

C’est le prix à payer à payer pour un produit fabriqué entièrement en France et capable de proposer une réelle filtration de l’air.

A vous de voir selon votre lieu de vie et vos activités mais je pense que cela reste un bon investissement santé à long terme pour ceux qui roulent tous les jours à moto dans des zones polluées.

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Le test du masque anti-pollution R-Pur Nano V2

En conclusion, le masque R-Pur Nano V2 est une bonne solution qui semble réellement efficace pour se protéger de la pollution de l'air.
Le masque est exploitable pour les motards si vous avez le casque adapté en raison de sa taille relativement imposante.

L'ensemble n'est pas parfait, notamment sur la partie logiciel où je pense que l'on peut aller plus loin encore, mais c'est déjà une très bonne base pour une seconde génération de masque. On se sent plus en sécurité lorsque l'on voit la pollution monter en flèche certains jours de l'année.

Remarque : Le but à travers cet essai n'est pas de sombrer dans la paranoïa que l'on soit clair, mais plutôt de montrer que certaines technologies nous permettent d'être acteur dans la protection de notre corps, pour pouvoir vivre mieux et plus longtemps. 🙂
ON A AIMÉ
Efficacité qui se ressent et bonne respirabilité
Empêche la formation de buée dans le casque
Confort de port agréable (avec le casque adapté) ...
ON N'A PAS AIMÉ
Enfilage pas des plus simples et pas des plus confortables selon le type de casque
Application qui pourrait aller plus loin sur l'étude de l'air du trajet complet
... mais qui laisse une trace sur le nez après 30 min de port
3.9