Test du casque Schuberth C4 édition 2018 : le C4 que l’on attendait

A peine sorti début 2017, le Schuberth C4 subit déjà en 2018 une cure d’améliorations afin de corriger ses défauts de jeunesse. En effet, des soucis de finition et surtout, un problème reconnu de lentille anti-buée inefficace avait quelque peu déçu les fans du feu C3 (les anciens commentaires de nos lecteurs en bas de cet article en témoigneront également).

Alors, la marque allemande a-t-elle corrigé le tir avec cette « phase 2 » ? Ce Schuberth C4 édition 2018 est-il enfin à la hauteur de nos attentes ? C’est que ce nous allons voir dans cet essai après 3 mois et 6000 km parcourus avec !

Précision rapide pour ceux qui ne connaîtraient pas Schuberth, elle fait partie des marques les plus réputées en termes de fabricant de casques premium. Cette dernière est en effet bien connue pour ses casques silencieux, aérodynamiques mais aussi pour ses tarifs assez hautement placés.

Nota Bene : Afin de simplifier la lisibilité, nous avons mis à jour l’essai du Schuberth C4 2017 que nous avions publié le 1er décembre 2017. En effet, cette ancienne version n’étant plus disponible à l’achat, il nous a semblé logique de mettre à jour le test et de conserver quelques anciennes photos en comparatif, de parler des améliorations concernant les défauts que nous avions pu constater, mais aussi de laisser les commentaires en rapport avec l’ancienne version.

Contenu de la boite du Schuberth C4

Dans le carton, on retrouve :

  • Le casque emballé dans une housse cossue,
  • Une lentille de la marque Pinlock pré-installée sur l’écran (je le note en gras car c’est important à signaler. Vérifiez bien sur la fiche produit que le C4 est équipé d’une lentille de marque Pinlock avant de l’acheter pour être sûr d’avoir un modèle 2018),
  • Un livret expliquant comment enregistrer en ligne le casque afin de profiter d’une garantie de 5 ans,
  • Un guide rapide d’utilisateur,
  • Et enfin un manuel avec les consignes de sécurité obligatoires.

 

Rien ne manque à l’appel et l’on apprécie comme toujours l’attention que porte Schuberth à simplifier la vie de l’utilisateur en pré-installant en usine la lentille Pinlock par exemple.

Poids et construction externe

Comme pour le Schuberth E1 testé l’an dernier, la calotte est en DFP pour Direct Fiber Processing. C’est une technologie brevetée par Schuberth qui consiste à réaliser une calotte en fibre de verre préformée dans laquelle de la résine y est coulée puis pressée sous haute pression afin d’accroître la résistance du casque. Le Schuberth C4 est d’ailleurs disponible en 2 tailles de calotte afin de correspondre au mieux à votre tête.

En terme d’homologation, il faut noter que le C4 n’est homologué qu’en position fermée. Il est donc interdit de rouler avec en position ouverte. Cela permet surtout de faciliter l’enfilage (comme nous le verrons juste après), de passer ses lunettes plus facilement, de ne pas retirer son casque lorsque l’on fait son plein d’essence, … bref cela offre plus de praticité au quotidien.

 

Le poids est de 1660 grammes (ici en taille 57/M). Ce n’est clairement pas le plus léger de sa catégorie mais il faut signaler qu’une bonne partie de l’électronique de l’intercom, à savoir les écouteurs, le micro et l’antenne, est déjà intégrée dans le casque.

Finitions et qualité de fabrication

Les finitions et la qualité de fabrication sont globalement très bonnes. Il n’y a pas de craquements, pas de jeu sur les pièces, le mécanisme d’ouverture / fermeture de la mentonnière est fluide et fiable.

Le seul élément qui fait un peu « cheap » est le bruit d’ouverture de l’écran. En effet, l’écran étant très fin pour optimiser le poids (sûrement), le bruit d’ouverture est très sec quand on passe chaque cran d’ouverture/fermeture. Ce n’est pas gênant dans l’absolu car je n’ai jamais constaté de signe de faiblesse depuis ces 3 derniers mois, mais la sonorité des crans surprend un peu au début car elle dénote avec le reste du C4.

 

Contrairement à l’édition 2017 que nous avions reçu l’an passé, les soucis de finitions au niveau des petits logos internes, ou encore les petits défauts de pose des stickers ou d’ajustement de peinture, sont du passé puisque mon modèle de test ne présente aucune imperfection de ce genre.

Côté zones rétro-réfléchissantes, elles existent sur deux endroits, bien intégrées sur le casque. On retrouve d’abord deux zones devant, juste derrière l’écran sur la partie haute, et deux autres zones derrière au niveau de la nuque.

Personnellement, j’aime beaucoup ce coloris Resonance Grey qui a un style néo-rétro plutôt assumé. Je trouve que le mix des lignes en relief venant prolonger l’écran, additionné au reste très épuré, vient lui donner un style à part entière. Bien entendu, j’en vois déjà venir certains dire qu’ils trouvent cela moche. Dites-vous juste que vous n’aimez pas et que cela ne vous correspond pas, mais ne gâchez pas le plaisir des autres 🙂

 

Aérations, intérieur et ouverture/fermeture du casque

Côté aérations, on va retrouver :

  • Une aération au menton, réglable sur 2 positions (ouvert/fermé) par le biais d’un simple appui,
  • Et une aération au niveau du front, réglable ici sur 3 positions (fermé / partiellement ouvert / totalement ouvert).

Tout se manipule facilement avec les gants. On aura juste du mal à passer directement au niveau 1 d’ouverture de l’aération frontale en raison de l’appui à générer pour ouvrir l’aération. Ce n’est pas très gênant à l’usage de faire un « aller-retour » (soit fermé, niveau 2, niveau 1), mais c’est à signaler.

 

L’écran, équipé désormais d’un vrai système anti-buée de la marque Pinlock, dispose quant à lui de 5 crans et offre un très large champ de vision. On remarquera juste que l’on voit un peu les points de fixation du Pinlock dans les extrémités du champ de vision, et un tout petit peu la solaire dans la partie haute du champ de vision. Cependant, au bout d’une centaine de kilomètres, on se retrouve à faire abstraction de ces éléments.

 

En parlant de la solaire justement, sachez qu’elle se manipule aisément grâce à un système de glissière bien intégré sur le bas gauche du casque. Petit détail sympa, il est possible de régler la hauteur de descente maximale de la solaire grâce à un petit loquet, bien pratique pour les personnes avec des lunettes ou avec un nez plus proéminent que la moyenne.

 

A l’intérieur du casque, le tissu est en ShinyTex très doux au toucher. L’intérieur est entièrement démontable, lavable et répond à la norme Öko-Tex 100 (qui est une certification indiquant que le tissu ne renferme rien de nocif pour la santé).

Derrière les mousses, on retrouve un pré-équipement intercom avec une intégration d’origine des écouteurs, du micro et des antennes. Schuberth est en partenariat avec Sena sur cette nouvelle intégration. Ainsi, il ne reste plus qu’à acheter le pack batterie et module de communication qui se nomme SC1, moyennant 199€ supplémentaires pour la version de base ou 299€ pour la version “Advanced”.

C’est une solution intéressante pour les fans d’intercom allergiques au montage dans le casque (la mise en place du SC1 est extrêmement simple grâce aux 2 trappes sous le casque), mais cela attristera en revanche les adeptes d’intercoms universels. En effet, il sera impossible de placer un autre intercom sur ce Schuberth C4 car tout est intégré dans le casque. Après analyse, j’ai pu constater qu’il n’existait aucun moyen de retirer les écouteurs sans risquer d’abîmer voire casser l’intérieur. Et c’est sans parler du micro et des antennes qui sont totalement invisible tellement ils sont bien intégrés. Il faudra donc du Schuberth de bout en bout !

 

L’ouverture de la mentonnière du casque se fait grâce au bouton rouge que l’on trouve sous la mentonnière. Il suffit d’appuyer dessus pour voir cette dernière s’ouvrir à 90°. L’écran gère tout seul l’ouverture de la mentonnière et ne pose pas de soucis à l’ouverture / fermeture quelle que soit sa position.

Le verrouillage de cette partie mobile est d’ailleurs confié à des crochets entièrement en métal, gage de solidité et de résistance à l’ouverture en cas de choc. Le bruit d’ouverture / fermeture de la mentonnière est très qualitatif et participe au sentiment de qualité générale.

Pour finir, passons au dessous du casque où l’on découvre un système de fermeture par boucle micrométrique en plastique, doublé d’une protection en tissu pour éviter tout frottement désagréable avec le cou. Elle aurait pu être un peu plus longue afin d’augmenter le confort, cela aurait été pertinent. Comme sur son cousin le E1, cette boucle est dotée de la technologie Anti-Roll-Off-System (AROS) qui permet d’éviter que le casque ne pivote vers l’avant en toutes circonstances. Pour l’ouverture / fermeture de la boucle, il suffit de lever la languette rouge pour permettre à la boucle de se libérer.

 

La petite bavette vient protéger du vent tout le dessous de la mâchoire et peut être détachée sans effort au besoin, grâce à sa fixation à scratch. Même retirée, la protection contre le vent au niveau de la mâchoire reste importante. De plus, pour diminuer le vent qui entre et ainsi obtenir un silence accru, on retrouve des « lèvres » de tissu de chaque côté pour éviter les infiltrations de vent et les turbulences.

Enfilage et usage sur route

L’enfilage se fait sans difficulté. On ouvre la mentonnière, on écarte les côtés du casque et cela passe sans difficultés. Les oreilles n’accrochent pas, la tête est à l’aise à l’intérieur et le tissu ShinyTex est très agréable au contact de la peau du visage.

N’étant pas porteur de lunettes, j’ai tout de même testé avec mes lunettes de soleil qui s’insèrent sans complications grâce aux mousses légèrement creusées aux tempes.

Sur la route, mais surtout sur les départementales et l’autoroute, le Schuberth C4 est à son aise. En effet, l’aérodynamique est excellente même à haute vitesse. Je ne ressens aucun tremblement ni de bruit de sifflement, aucune pression particulière même à 130 km/h. On peut bouger la tête à gauche, à droite, il pénètre l’air sans devoir forcer sur la nuque. J’ai d’ailleurs pu le tester avec une Triumph Street Triple R et une BMW F750GS et là aussi, même sans protection contre le vent, j’étais à mon aise et le poids du casque se faisait oublier, même après 2h de trajet.

Concernant le confort de port justement, je l’ai trouvé très bon. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs trajets de 1h30/2h et, il ne me génère aucune douleur particulière. Les mousses sont fermes mais c’est un bon équilibre entre confort et maintien. Je n’ai pas eu besoin de rodage des mousses sur ce C4, je me suis senti tout de suite à l’aise.

Le système d’aération est bluffant d’efficacité et permet de rouler bien aéré même en cas de forte chaleur. Pour les ouvrir, aucune difficulté à signaler même avec des gros gants. Que ce soit celle du menton sur bouton poussoir ou celle du dessus à tirer, elles sont bien larges, fluides, et faciles à manipuler. D’ailleurs, l’aération frontale envoie l’air dans les cheveux grâce à deux gros trous, on ne peut pas les manquer. En revanche, la ventilation de menton offre des performances fort différentes selon le type de machine sur laquelle on roule. Avec la Street Triple et la F750GS (motos sans bulles), on sentait bien l’air passer au menton. Par contre, avec la Tiger 800 (moto avec une large bulle), on ne sentait pas l’air passer aussi bien, l’efficacité est grandement atténuée.

 

Concernant la gestion de la buée, il y a clairement un écart énorme entre la version 2017 et cette version 2018. Le modèle Pinlock de cette cuvée 2018 est parfaitement efficace et ne pose plus les soucis que l’on pouvait rencontrer sur l’ancienne version (à savoir des problèmes de jeu de lentille avec l’écran, ou encore de griffures de la lentille anti-buée, qui au final la rendait totalement inefficace au bout de quelques centaines de kilomètres).

 

Par contre, lorsque la température tombe sous les 10°C et que l’on roule à basse vitesse, j’ai constaté le même « souci » qu’avec le E1, à savoir le besoin de retirer la bavette si l’on roule avec une moto qui protège bien du vent :

  • Avec la bavette, le C4 ne laisse passer pratiquement aucun flux d’air dans le casque. De ce fait, le mélange respiration chaude combiné à l’air frais ambiant, engendre des démarrages de buée sur le bas de l’écran et ce, même avec l’aération menton ouverte (qui n’est pas efficace avec une bulle comme expliqué juste avant). Il suffit dans ce cas de rouler sans bavette pour régler le problème. Cela ne génère pas plus de vent dans le casque, ni de bruit puisque l’on est à l’abri derrière sa bulle.
  • A l’inverse, avec une moto sans bulle et/ou non carénée, la bavette prend tout son sens pour se protéger du vent et du bruit. Comme on prend beaucoup d’air dans la tête, aucune buée interne ne se forme même par temps froid (et la ventilation menton fait bien son office).

Le champ de vision super large permet d’avoir une vision périphérique complète très appréciable en toute situation . J’ai eu le droit à des températures proches de 0°C sur cette période d’essai de août à novembre et tout s’est bien passé une fois la bavette retirée, pas de fuite d’air froid entrant ni de pluie. En parlant de pluie, l’étanchéité de l’écran et de la mentonnière ont là aussi été sans reproches, pas de fuites à signaler même sous des longues averses.

 

Enfin, pour ce qui est des détails de confort à signaler, l’écran solaire est très bien teinté et protège parfaitement les yeux, même en cas de soleil éclatant. Côté surface protégée, difficile de faire mieux car tout le champ de vision est couvert. C’est très confortable et cela permet de pouvoir rouler écran ouvert sans prendre plein de vent dans les yeux. La glissière se manipule bien avec les gants. J’aurai juste aimé qu’elle soit un peu moins sensible à la buée car j’ai constaté qu’elle prenait fortement la buée lorsque l’on roule par des températures inférieures à 5°C et que notre tête vient chauffer l’intérieur du casque, ce qui génère une couche de buée sur la solaire lorsqu’on la sort 15/20 min après avoir démarré. Il faut dans ce cas ouvrir l’écran d’un cran pour faire entrer de l’air et retirer la buée. Cela aurait pu être mieux pensé pour l’hiver.

Nettoyage et Entretien

Le casque se nettoie aisément avec de l’eau et une microfibre. Je n’ai pas vu de micro-rayures se former sur la calotte suite à mes nombreux frottements. Les matériaux et la peinture sont suffisamment de bonne qualité.

Le système de démontage de l’écran permet un démontage relativement simple (une fois que l’on a compris la technique) et sans outils. Il suffit d’appuyer sur les tirettes de chaque côté, accessibles une fois l’écran ouvert, puis de lever l’écran vers le haut, et ce dernier est libéré.

 

Enfin, au niveau des mousses, elles se démontent et se remontent sans grosse galère afin de pouvoir les laver à la main au besoin.

 

Prix, garantie, tailles et coloris disponibles

Concernant les prix et tailles, le Schuberth C4 est disponible en 7 tailles allant du XS au 3XL. Ces 7 tailles sont réparties sur 2 tailles de calottes pour optimiser le confort et la sécurité.

Côté coloris, il y a un choix conséquent avec pas moins de 17 variantes :

  • 11 coloris graphiques avec 4 design différents (Legacy, Resonance, Spark et Pulse) proposés au prix public de 749€.
  • 6 coloris unis proposés quant à eux au prix public de 649€

 

Tous les modèles sont garantis 5 ans, comme tous les autres casques du constructeur allemand.

Vous souhaitez nous soutenir ?

Si ce produit vous intéresse, sachez que vous pouvez nous aider à financer le site, en cliquant sur le lien ci-dessous pour l’acheter. Nous récupérerons ainsi une petite commission sur votre achat sans que cela ne vous coûte quoi que ce soit ✌️

Acheter le casque Schuberth C4 sur Motoblouz Acheter le casque Schuberth C4 sur Louis Moto

 

Le test du Schuberth C4 édition 2018 en vidéo

Le test du Schuberth C4 ancienne édition (2017) en vidéo

Ça y est, Schuberth a rattrapé le coup en 2018 et les différents soucis de la cuvée 2017 sont de l'histoire ancienne !

Est-il parfait pour autant ? Non je ne le pense pas si on le considère dans son contexte global.
En effet, depuis sa première sortie en 2017, cela a bien bougé chez la concurrence et notamment chez HJC avec son RPHA90, ou encore chez Shoei avec son tout nouveau Neotec 2.

De ce fait, le prix public assez premium de ce C4 doit faire face à des concurrents coréens et japonais de plus en plus affûtés et performants sur le segment des casques modulables haut de gamme.
Et c'est ce tarif qui ne le rendra pas forcément attractif aux yeux de tous.

Si vous cherchez un casque "clé en main" où l'on vous mâche le travail en vous pré-installant tout (Pinlock et intercom), alors vous serez sûrement intéressé et prêt à payer ce surcoût.
Si par contre ces arguments ne font pas écho en vous, n'hésitez pas à jeter un oeil aux casques concurrents ou à attendre un bon plan au niveau prix si ce C4 vous a tapé dans l'oeil. 🙂
Il y a d'ailleurs souvent des promos dessus sur le net et il n'est que très rarement vendu à ce prix public conseillé. C'est à se demander pourquoi.
ON A AIMÉ
Insonorisation de très haut niveau
Confort de port excellent
Ventilations très efficaces
ON A PAS AIMÉ
Prix public trop élevée face à une concurrence de plus en plus performante et affûtée
Début de buée à basse vitesse sur moto avec bulle et sous des faibles températures
4.2