Comment bien équiper votre Trail pour débuter le tout-terrain

Vous avez acheté un Trail et on vous en félicite ! Il reste maintenant à savoir comment l’exploiter en toute sécurité et surtout en toute sérénité dans les chemins. Le pilotage, c’est une grosse partie du challenge. Mais l’équipement de la moto compte aussi pour se sentir plus à l’aise et en confiance.
Après avoir pris connaissance de ces quelques recommandations, vous saurez quoi faire pour bien démarrer en tout-terrain avec votre machine afin de la rendre moins vulnérable d’une part, et plus efficace d’autre part.

L’article est donc segmenté en deux, avec une première partie « Starter Pack » qui concerne ce qui nous paraît indispensable pour protéger la moto avant de vous lancer en tout-terrain, et une deuxième partie « Bonus Pack » qui vous donnera les clés pour rendre votre moto plus agréable, plus pratique et plus efficace.

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Starter pack : priorité à la protection de votre moto

Des crashbars efficaces et solides

Pièces maîtresses de la moto avant de vous engager en tout-terrain, les crashbars permettront d’épargner votre machine à la première chute. Car que vous le vouliez ou non, il y en aura ! Prenez soin d’en choisir qui seront capables non seulement de protéger la partie moteur mais aussi vos carénages et idéalement les clignotants qui sont plus exposés.

Pour cela, il n’y a pas nécessairement besoin d’avoir un « arceau cage ». A partir du moment où vos crashbars sont assez solides (diamètre/épaisseur des tubes, nombre de points de fixation), qu’ils s’écartent assez de la moto et remontent au moins jusqu’à mi-hauteur, cela peut largement suffire à la protéger dans la grande majorité des cas.

 

De nombreuses marques sont recommandables telles que Outback Motorteck (voir le test), SW Motech (voir le test), Heavy Duties (voir le test), Givi, Heed, Touratech, etc…
Je vous invite à retrouver notre dossier détaillé en suivant ce lien : https://motard-adventure.com/choisir-meilleurs-crashbar-pour-trail/

Des protège-mains renforcés

Les crashbars protègent essentiellement les carters et la carrosserie de votre moto, mais le guidon et ses commandes nécessitent eux aussi une protection digne de ce nom. Sans quoi, vous risquer facilement d’y laisser un levier de frein ou d’embrayage, parfois un rétroviseur, et dans le pire des cas une casse du commodo en question.
Si vous perdez le frein avant ou l’embrayage, cela peut facilement immobiliser un véhicule. Et ce genre de casse n’est pas rare pour les motos non protégées.

Notez que la majorité des protège-mains en plastique d’origine n’ont aucune vocation à résister aux chutes, hormis peut-être ceux de chez KTM, bien qu’ils soient tout en plastique.

Il existe deux types de protège-mains renforcés à 2 points de fixation. Ceux qui sont tout en plastique, de bonne facture, qui suffisent pour les Trails légers dans bien des cas. Le plastique peut plier au moment du choc, au risque parfois de toucher un levier dans le pire des cas, mais il reprendra normalement sa forme initiale.
Malgré tout, qui peut le plus peut le moins, je vous conseille d’investir dans des protège-mains renforcés d’une barre d’acier ou d’aluminium. Ils résisteront à des chocs nettement plus importants avant de plier.

 

Attention à la qualité que vous choisissez. Les protège-mains premier prix sur Amazon et compagnie peuvent suffire pour des petits Trails mais seront insuffisants dans certains cas sur les gros Trails. Quelques exemples : modèle 1 / modèle 2  / modèle 3
Le plastique est plus cassant et l’aluminium moins résistant que des modèles de grande marque. La comparaison en main est sans appel mais effectivement, cela a un coût.

Ceci étant dit, ce genre de produit est bien souvent universel en termes de compatibilité. Ce qui signifie que vous pourrez donc les conserver longtemps en les basculant d’une moto à une autre si vous avez la changite aiguë. Pour ce genre d’accessoire, investir une somme plus importante est donc particulièrement intéressant sur le long terme.

A titre d’exemple, les protège-mains Barkbusters (voir le test) sont parmi les plus célèbres et plébiscités pour leur robustesse. Ils résistent à des chutes lourdes avec un gros Trail routier, et la barre d’aluminium est la même que sur les SW Motech Kobra ou les modèles en option de chez KTM/Husqvarna par exemple.
Mais vous en trouverez également chez Acerbis qui propose une large gamme, tout comme chez Cycra, etc.

Des protège-mains en plastique renforcés d’acier tels que les Acerbis X-Factory (voir le test) sont aussi une bonne alternative à moindre coût sur des petits et moyens Trails. Ils font l’affaire sur ma Yamaha XTZ 750 comme en témoigne la vidéo à retrouver sur notre test complet, bien que je préfère vous les recommander pour des machines un peu plus légères afin d’avoir une bonne marge de sécurité.

 

Un ou des rétroviseurs rabattables

Les rétroviseurs font partie des pièces sensibles sur votre moto. L’idéal pour éviter leur casse et parfois celle du commodo dans la foulée, c’est d’en choisir des modèles rabattables. Pas nécessairement pour les rabattre avant de faire du tout-terrain, mais au moins pour qu’ils aient la possibilité de se rétracter automatiquement sur leur axe lors d’un choc.

Les modèles à bas coût dépannent bien pourvu que vous ne soyez pas trop exigent. La solidité n’est pas excellente et le miroir vibre parfois, surtout sur les Trails monocylindre. Pour une machine qui fait majoritairement du tout-terrain, pourquoi pas. Tout en sachant qu’ils sont faits pour être rabattus manuellement avant la chute balade TT.

Nous vous conseillons davantage les modèles homologués de chez Doubletake Mirror à retrouver ici en vidéo, au choix en version Adventure ou Enduro pour la forme du miroir. Le plastique et l’aluminium sont pratiquement incassables et garantis à vie, c’est de la qualité Ram Mount (seul le miroir ne l’est pas). Avec ceux-ci, vous pouvez les laisser déployés à votre convenance pour une vision parfaite, car c’est la fixation sur rotule qui leur permettra de bouger librement en cas d’impact si vous ne les serrez pas à bloc. C’est un réel avantage.
Aucune vibration à signaler en roulant mais malheureusement, le miroir a tendance à se micro-griffer au bout de quelques mois. C’est le bémol que j’aurais à noter.

 

A savoir que, légalement, seul le rétroviseur gauche est obligatoire sur votre moto. Si vous souhaitez réduire les risques de casse en balade tout-terrain ou tout simplement votre investissement (le rétroviseur peut s’acquérir à l’unité), vous n’êtes pas obligé d’y mettre le rétroviseur droit.

Un sabot moteur enveloppant et robuste

A une époque, de nombreux Trails étaient livrés d’origine avec un sabot aluminium (même succinct) ou avec un sabot en plastique assez robuste. Aujourd’hui c’est de plus en plus rare, ou bien au catalogue des options.
Quoiqu’il en soit, il est important d’avoir un sabot moteur efficace dès lors que vous vous engagez dans du tout-terrain un peu sérieux et dans des ornières. Une pierre cachée, un tronc d’arbre en travers du chemin, un franchissement un peu raide, etc… et vous risquez rapidement de taper le dessous de votre moto.

Le sabot moteur a donc pour vocation de protéger évidemment votre carter, mais aussi le filtre à huile, voire la pompe à eau et les collecteurs d’échappement. On peut donc dire que c’est un élément vital pour tous ceux qui veulent commencer à aller au delà du beau chemin en gravier bien lisse au coin du village.

 

Un plastique épais convient dans certains cas et a comme avantage d’être plus léger. Les modèles en aluminium de 3 mm d’épaisseur (comme celui d’origine sur ma XTZ 750) font assez bien le boulot mais il arrive de devoir le remettre en forme après des chocs violents. L’idéal étant un sabot aluminium de 4 mm jusqu’à 6 mm d’épaisseur pour les meilleurs. Avec ça, vous êtes tranquille.

Là aussi, vous trouverez votre bonheur que ce soit chez Outback Motorteck, SW Motech, Givi, Touratech, Hepco & Becker, …

Une bulle de protection plus courte

Voilà un point que j’ai très vite fait de valider de mon côté ! Dès ma première sortie tout-terrain, une chute en avant a littéralement brisée en deux ma bulle haute 😀 . Suite à cela, j’ai décidé d’investir dans une bulle mi-haute pour minimiser le risque que cela se reproduise, tout en gardant une protection pilote correcte.

Plus votre bulle de protection sera courte et mieux ce sera. Il faudra que vous trouviez un compromis, soit si votre moto est équipée d’un ajustement manuel de la hauteur de la bulle, soit en y ajoutant simplement un déflecteur d’air à votre bulle courte ou mi-haute lors de vos sorties sur route si vous tenez à votre confort.

Au moment de la chute, une bulle haute se retrouve très exposée et donc sujette à se briser. Cela peut être un coup d’épaule lorsque vous basculez en avant, ou bien l’irrégularité du sol quand la moto est à terre. Vu le prix de ces dernières, il vaut mieux prévenir là aussi.

Bonus Pack : aller plus loin pour plus de praticité et d’efficacité

Des pneus mixtes dignes de ce nom

Un très bon pilote est capable de prouesses en tout-terrain même avec des pneus routiers. Pour autant, lorsqu’on débute, une mauvaise trajectoire ou gestion des gaz peuvent très vite vous mettre au tas. De bons pneus mixtes permettront non seulement de se rassurer mais surtout de rattraper pas mal d’erreurs grâce aux crampons, afin d’éviter la chute. De plus, cela permettra de pouvoir rouler en tout-terrain par tout temps sans se poser la question de savoir « est-ce-que ça passe ? » dès lors que le chemin est un peu gras.

Avec un compromis comme des Heidenau K60 Scout ou Mitas E-07+, vous serez en mesure de passer à peu près partout, tout en gardant une bonne longévité sur route. Mais avec des pneus comme les Continental TKC 80 ou les Michelin Anakee Wild, vous serez plus à l’aise en particulier si la boue est régulièrement présente par chez vous. Mieux encore avec des Mitas E-09 ou bien des Pirelli MT21, qui permettront de garder un excellent guidage de la moto et de franchir des obstacles sérieux par temps humide.

Un article dédié ayant déjà été réalisé à ce sujet, je vous invite à le retrouver sur ce lien, avec une liste complète des pneus mixtes homologués pour votre Trail : https://motard-adventure.com/la-bible-du-pneu-trail-avis-et-recensement-des-pneus-mixtes/

Des repose-pieds larges

Bien que certains Trails disposent de bons repose-pieds d’origine, c’est loin d’être le cas pour tous. Pour commencer, enlevez le revêtement caoutchouc d’origine si possible (souvent une vis ou juste emboîté de force). Vous obtiendrez un meilleur grip sur une partie en métal crantée. C’est primordial pour avoir de bons appuis et rendre votre moto plus maniable et réactive à ce que vous attendez d’elle.

Pour améliorer le confort et la qualité de vos appuis, n’hésitez-pas à investir dans des repose-pieds larges. Le point de pression sous la botte sera mieux réparti et vous ne tâtonnerez plus pour faire corps avec la moto dans les passages techniques. C’est d’autant plus vrai avec des bottes Adventure dont la semelle manque parfois de rigidité contrairement à des bottes plus haut de gamme ou de type Enduro.

Des repose-pieds d’environ 5 cm de large sur 8 cm de long seront déjà très bénéfiques à l’usage pour vous apporter une bonne stabilité et de meilleures sensations.

Il existe des options basiques et valables « à pas cher » comme ceux que j’ai choisi, mais nous pouvons par exemple vous recommander les SW Motech ION qui sont disponibles pour à peu près n’importe quelle moto et qui ont comme avantage de pouvoir s’ajuster sur 2 hauteurs différentes. A découvrir dans cette vidéo d’installation.
Ou pourquoi pas une option de la marque de votre moto comme ceux de la Triumph Tiger.

Des rehausses de guidon

Sur un Trail, il est aussi important de se sentir à l’aise autant en position assise que debout. Dès lors que l’on s’engage en hors piste, que le chemin soit dégradé ou technique, il faut prendre l’habitude de se mettre debout sur la moto pour avoir un comportement actif et dynamique avec votre machine.

Et c’est là que l’on remarque qu’il est souvent nécessaire d’appliquer une petite rehausse au guidon d’origine de la moto. Cela dépend bien entendu de votre modèle et surtout de votre gabarit. Attention, ne commettez pas l’erreur de vouloir absolument être droit comme un piquet en position debout, ce n’est pas ce que l’on veut ! Il faut absolument garder une légère flexion de vos membres afin de soulager les articulations et surtout de garder toute la mobilité nécessaire.

Là encore, le fabricant SW Motech propose une large gamme de rehausses pour toutes les motos du marché et avec différentes hauteurs disponibles. Je vous invite à visionner cette vidéo qui vous expliquera leur installation ainsi que quelques basiques : 

Des ressorts de fourche progressifs 

En dehors de certains modèles haut de gamme ou très typés rallye, les Trails sont souvent équipés de suspensions certes à grands débattements, mais qui ne sont pas toujours de très bonne facture. La fourche est l’élément qui devra encaisser le plus en tout-terrain, et tout particulièrement vos erreurs d’appréciation. Se faire surprendre par un trou ou une bosse plus abruptes que prévu va venir la mettre fortement en contrainte, parfois jusqu’à la faire talonner.

Les suspensions équipées de ressorts progressifs ne rencontrent pas ou que très rarement ce phénomène très désagréable et particulièrement mauvais d’un point de vue mécanique. Mais si vous n’en avez pas d’origine, cela peut donc être une amélioration très nette à apporter à votre moto si vous pratiquez régulièrement le tout-terrain et que vous souhaitez hausser le rythme ou faire davantage de franchissements.

 

Au cas par cas, ils peuvent aussi améliorer le comportement de votre moto d’un point de vue précision de guidage, aussi bien sur route qu’en tout-terrain. C’est surtout vrai sur des machines qui auront déjà pas mal de kilomètres au compteur et dont les ressorts fatiguent un peu au fil du temps.
Des vidanges régulières de l’huile de fourche sont recommandées si vous utilisez souvent votre machine en tout-terrain. N’attendez pas forcément d’atteindre la fréquence prescrite qui correspond bien souvent à un usage routier.

Voici un dossier complet sur l’installation et le ressenti après l’acquisition des ressorts progressifs Hyperpro sur la Yamaha XTZ 750 : https://motard-adventure.com/test-ressorts-progressifs-hyperpro-montage-avis/
Vous en retrouverez également chez Ohlins, Hagon, etc…

Rehausser la moto pour les franchissements

Dernier élément intéressant à envisager, il s’agit de la rehausse de la moto. En effet, une bonne garde au sol facilite certains franchissements, évite de frotter trop fréquemment et donc d’être déstabilisé, mais aussi d’endommager rapidement votre sabot moteur. Tout dépend de votre moto et de votre gabarit, il faut que vous puissiez rester à l’aise malgré tout.

Cela dit, il ne faut pas s’inquiéter de ne toucher le sol qu’avec l’avant du pied. Beaucoup de personnes ne se sentent pas à l’aise dès lors qu’elles n’ont pas les deux pieds à plat, mais je vous assure que c’est essentiellement une question d’habitude. On apprend à manipuler et à pencher légèrement la moto à l’arrêt, ou tout simplement à se déhancher sur la selle pour compenser. C’est très courant d’avoir cette attitude avec des motos orientées tout-terrain, il faut se laisser du temps et prendre à nouveau ses repères.

 

Certains Trails ont parfois moins de 20 cm de garde au sol et pourtant un gros potentiel en tout-terrain. La rehausse est donc une solution souvent peu onéreuse pour compenser cette lacune et s’autoriser quelques folies supplémentaires en franchissement. 

Commencez par vérifier que les tubes de fourche sont bien descendus au maximum dans les T de fourche de votre moto. Il n’est pas rare de pouvoir facilement gagner 1 cm à l’avant rien qu’en regardant à cela, et c’est gratuit.
S’il vous en faut plus, vient alors l’option des prolongateurs de tubes de fourche. Ils sont malheureusement difficiles à trouver, à moins de connaître un tourneur fraiseur qui vous en fera sur mesure.

Pour l’arrière, il existe des kits de rehausse, soit en allongeant la fixation en U de l’amortisseur, soit en utilisant des nouvelles biellettes de suspension pour rehausser la moto. Si vous ne rehaussez pas l’avant, évitez d’aller au delà de 3 cm de rehausse à l’arrière pour ne pas trop modifier l’équilibre d’origine de la moto évidemment.
Vous en trouverez de marque générique ou TRW, Tecnium, Yacugar, etc… pour beaucoup de Trails, modernes y compris. La plupart se trouvent facilement sur la plateforme Ebay par exemple, c’est là où Matthieu et moi-même avons eu les nôtres.

Les petits plus

Evidemment, la liste pourrait être plus longue mais il fallait bien faire une sélection. Je souhaitais me concentrer sur l’essentiel pour bien débuter en tout-terrain d’après mon expérience de Trailliste.

On pourrait par exemple y ajouter des protections de fourche en néoprène pour épargner les joints spy sur certaines motos, une grille ou une plaque de phare en plexiglass, des feux additionnels longue portée ou antibrouillard (voir le test des SW Motech Evo et des Vision X Optimus Round), etc…

Libre à vous de la personnaliser à souhait en fonction de vos usages, et ne négligez pas la protection du pilote bien sûr ! Bon amusement 🙂